Annexions, mobilisation... Poutine choisit l'escalade

Convoi russe bloqué près de Kiev : problème d'approvisionnement ou stratégie ?

par La rédaction de TF1info | Reportage I. Bornacin
Publié le 2 mars 2022 à 15h28
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Au septième jour de l’offensive russe contre l’Ukraine, l’immense colonne de véhicules aperçue au nord-ouest de Kiev reste bloquée.
S’agit-il d’un problème de logistique ou d'une stratégie de Vladimir Poutine ?

Une colonne à l'arrêt, composée de chars, de blindés et de soldats russes, et longue de 65 km aux portes de Kiev. Le convoi vient du nord d’Ivankiv, mais il se heurte à une résistance farouche des Ukrainiens depuis dimanche 27 février. C'est le cas à 25 km du centre du pays, dans la ville de Boutcha, où les combats font rage. C’est une guerre d’opposition qui se déroule autour de la capitale ukrainienne et plusieurs villes sont devenues les théâtres d'affrontements très violents. 

"Vous êtes en panne ?"

C'est sur le front ouest de Kiev que les Russes semblent concentrer leurs forces. Les Ukrainiens, eux, tentent de les ralentir. Exemple : pour entrer dans la capitale par l'Ouest, il faut traverser la rivière Irpin. Or, depuis le début de la guerre, au moins deux ponts ont été détruits par l’armée ukrainienne. Une offensive russe freinée sur le terrain, mais aussi faute de moyen logistique : selon le Pentagone, l’armée russe manque aujourd’hui de carburant.

Ainsi, une scène filmée par un civil montre un Ukrainien qui ironise face à un tank russe visiblement en panne. "Vous êtes en panne ? Vous voulez que je vous remorque jusqu'en Russie ? Vous savez où vous allez ? Vous êtes sur la route de Kiev, là", entend-on dans la vidéo. Le ravitaillement en vivres poserait aussi des problèmes. Des scènes de pillage de supermarchés par l’armée russe ont ainsi été répertoriées. 

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Outre cette hypothèse d'une armée mal organisée, incapable de percer la défense ukrainienne, une autre possibilité est plausible, selon les spécialistes : l’armée russe ne voudrait pas prendre Kiev, mais s’en servir comme moyen de pression. "On peut penser qu'ils ne veulent pas vraiment entrer dans Kiev pour ne pas risquer de détruire la ville. Aussi, peut-être, parce que le véritable objectif de Poutine n'est pas Kiev, mais le Sud", détaille Pierre Servent, consultant défense de TF1 et LCI. Et d'ajouter : "On a tellement peur du nucléaire, de l'entrée des chars dans Kiev, que, finalement, ça serait un soulagement de dire à Poutine : 'Ok, vous gardez le Sud et l'Est et vous libérez Kiev'".

À Kiev, la résistance s'organise et des tranchées sont creusées au cas où le centre-ville deviendrait un champ de bataille. L'armée russe, elle, a diffusé une vidéo de propagande, ce mercredi 2 mars au matin, pour montrer qu'elle est toujours opérationnelle, prête au combat.


La rédaction de TF1info | Reportage I. Bornacin

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