Israël et le Hamas en guerre

Guerre Israël-Hamas : pourquoi les rebelles Houthis du Yémen s'impliquent dans le conflit

Publié le 20 novembre 2023 à 13h12

Source : TF1 Info

Depuis le 7 octobre, les rebelles Houthis ont lancé plusieurs drones et missiles en direction du territoire israélien.
Ils ont capturé dimanche en mer Rouge un navire qui appartiendrait, selon eux, à un homme d'affaires israélien.
Objectif ? Peser dans des négociations en cours concernant la guerre qui fait rage depuis huit ans au Yémen.

Des centaines de kilomètres séparent Sanaa, la capitale du Yémen, de la bande de Gaza. Pourtant, cela n'empêche pas les rebelles Houthis de s'immiscer dans le conflit entre le Hamas et Israël.

Dernier exemple en date ? La capture, dimanche, d'un navire commercial propriété d'un homme d'affaires israélien. Le bateau naviguait en mer Rouge, une région stratégique où les rebelles avaient menacé, il y a quelques jours, de s'en prendre aux intérêts de l'état hébreu. Ce dernier a vite pris ses distances avec le navire qui n'est "pas israélien", Tsahal précisant que ce dernier avait à son bord "des civils de diverses nationalités, mais aucun Israélien". Il n'empêche : cette dernière tentative d'intimidation des rebelles s'inscrit dans un contexte particulier entre les deux pays.

De l'aveu même de leur Premier ministre, Abdelaziz ben Habtour, les Houthis "font partie de l'axe de la résistance". Selon lui, cet axe - qui "s'étend de Téhéran à la Palestine, en passant par Bagdad, Sanaa, Damas et Beyrouth" - coordonne ses opérations contre Israël. Pour comprendre l'importance de cette "coalition" aux yeux des rebelles, il faut remonter à 2014 : à l'époque, s'estimant marginalisés, les Houthis lancent une offensive depuis leur fief de Saada, au nord du Yémen. 

Cette frange de la population issue du zaïdisme, une branche du chiisme majoritaire dans le Nord et qui représente plus de 30% de la population à majorité sunnite, va rapidement atteindre les portes de la capitale. Grâce à leur alliance avec des unités fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ils s'emparent du siège du gouvernement. Avant de chasser, en janvier 2015, le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui fuit vers Aden. Cette ville côtière est, depuis, la capitale par intérim du pouvoir chassé par les rebelles.

Des centaines de milliers de morts depuis 2015

Nouvelle étape en mars 2015, quand débute une guerre sanglante entre les rebelles et une coalition menée par l'Arabie saoudite, à laquelle participent notamment les Émirats arabes unis. Ces pays lancent une opération aérienne pour bloquer l'avancée des rebelles, et Washington fournit un soutien logistique et de renseignement. Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Et toutes les parties ont été accusées par des experts de l'ONU d'avoir perpétré des crimes de guerre.

Son intervention ne permettant pas de chasser les Houthis, l'Arabie saoudite cherche depuis des mois à se sortir de ce conflit coûteux pour ses finances et son image internationale. Des négociations ont d'ailleurs eu lieu en septembre, sans grandes avancées. Jusqu'à l'embrasement entre Israël et le Hamas, perçu comme une opportunité pour les Houthis de peser dans la balance. En visant des cibles israéliennes et américaines, les rebelles cherchent en effet à renforcer leur position dans les discussions avec l'Arabie saoudite. D'où les attaques à répétition depuis le 7 octobre. 

Au fil des semaines, les Houthis ont lancé plusieurs drones et missiles vers Israël grâce à l'arsenal colossal que l'Iran, leur allié, leur offre. Ils ont notamment entre leurs mains des Typhoon, une version remodelée des missiles iraniens Qadr, d'une portée de 1600 à 1900 km. Ils possèderaient également des versions modifiées des missiles de croisière iraniens Qods qui peuvent frapper la pointe sud d'Israël. Autre atout entre leurs mains, des drones d'attaque Shahid-136, d'une portée de 2000 km et qui sont aussi utilisés par la Russie dans sa guerre en Ukraine.


Thomas GUIEN

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