"No fly zone" en Ukraine : Yulia Tymochenko appelle les peuples à mettre la pression sur leurs gouvernements sur LCI

par Emilie ROUSSEY
Publié le 14 mars 2022 à 22h39

Source : TF1 Info

L'ancienne Première ministre ukrainienne était lundi soir l'invitée de LCI.
Yulia Tymochenko a appelé les peuples à se tourner vers leurs gouvernements pour qu'ils ferment l'espace aérien ukrainien.
Elle a par ailleurs assuré que Vladimir Poutine n'appuiera pas sur "le bouton de l'arme nucléaire".

Interrogée par Ruth Elkrief sur LCI, l'ancienne Première ministre ukrainienne Yulia Tymochenko a appelé les pays occidentaux à fermer l'espace aérien au-dessus l'Ukraine, envahie par la Russie depuis plus de deux semaines. Assurant que "les dirigeants ne sont pas prêts à défendre la paix, y compris en fermant l'espace aérien", Yulia Tymochenko a directement appelé les "peuples du monde entier" à se tourner vers leurs gouvernements. "Tournez-vous vers vos gouvernements, la guerre est lancée contre le monde entier. Si avec tout leur potentiel militaire, toutes leurs forces armées, et leurs organisations internationales garantes de la paix, les gouvernements ferment les yeux sur l'invasion de l'Ukraine, ils seront tous complices" a-t-elle martelé. 

C'est pourquoi elle a directement demandé "aux peuples de solliciter leurs parlementaires afin de protéger l'Ukraine ensemble [...]. Cela nous donnera un espoir de mettre un terme définitif à cette guerre", a déclaré l'ancienne Première ministre. 

Pour une fermeture, au moins partielle, de l'espace aérien

Alors que Volodymyr Zelensky demande depuis le début du conflit la fermeture de l'espace aérien au-dessus du pays, l'Otan a jusqu'ici refusé de franchir le pas, estimant qu'il s'agirait d'une entrée dans le conflit. Or, pour Yulia Tymochenko, il ne s'agit pas d'un acte "militaire" mais "humanitaire", et "nécessaire davantage pour les pays européens, que pour l'Ukraine". "Il y a 15 réacteurs nucléaires en Ukraine, si l'agresseur qui se sent menacé décide de recourir à la force nucléaire, et frappe les réacteurs et les centrales, ce sera une menace pour tout le monde", a-t-elle rappelé.

Au lieu d'une fermeture totale de l'espace européen, l'ancienne Première ministre a au moins proposé une "no fly zone" seulement au-dessus des centrales nucléaires, de Kiev ou des couloirs humanitaires. "Le soutien du monde déterminera le prix auquel nous allons acheter la victoire", a-t-elle aussi assuré.

Pas de risque nucléaire ?

Et selon Yulia Tymochenko, c'est "la peur" qui empêche les pays de l'OTAN de s'engager encore plus fortement contre la Russie, et notamment la peur qu'elle attaque d'autres pays ou qu'elle utilise l'arme nucléaire. "Je n'y crois pas, pas en ces peurs, les Ukrainiens font face à l'agression russe, nous avons des difficultés pour repousser la Russie, mais nous tenons depuis 19 jours" a-t-elle rappelé, avant de poursuivre : "vue la démoralisation des troupes russes, et les pertes russes causées par l'Ukraine seule, la Russie n'a pas les forces pour agresser d'autres pays [...] et il n'y a pas de procédure qui permettait à une seule personne, même en Russie, d'appuyer sur le bouton nucléaire, c'est absurde.

Yulia Tymochenko, qui a indiqué se trouver aux côtés du président Zelensky en Ukraine, a assuré que la "peur collective" est une menace, et appelé les gouvernements et les peuples à comprendre qu'il ne s'agit pas dans ce conflit "de victoire ou de défaite de l'Ukraine, mais de la victoire ou de la défaite du monde". 


Emilie ROUSSEY

Tout
TF1 Info