Ukraine : le pont de Crimée visé par une énorme explosion

VIDÉO - Frappes massives russes : le récit d'une journée d'escalade guerrière en Ukraine

Publié le 10 octobre 2022 à 21h05
JT Perso

Source : TF1 Info

Sa réplique était attendue, après la destruction partielle du pont de Crimée.
Vladimir Poutine a lancé un bombardement massif sur toute l'Ukraine, y compris sur la capitale.
Indigné par la violence des représailles russes, l'Occident y voit le début d'une nouvelle escalade.

Il est 8h30 ce lundi matin, quand les premières explosions ont retenti. Dans les villes où ont frappé les missiles russes, les Ukrainiens sont encore sur la route du travail. Tout le monde s'attendait à des représailles de la part de Vladimir Poutine, après le camouflet de l'explosion sur le pont de Crimée, deux jours plus tôt. Mais l'ampleur de l'offensive a créé un effet de sidération. 

La Russie a choisi de frapper dans toute l'Ukraine, y compris dans des régions loin du front. La capitale Kiev a été lourdement touchée, avec des frappes meurtrières, alors qu'elle n'avait pas été bombardée depuis trois mois.

Un missile frappe près d'un jardin d'enfants

Comme on peut le voir dans le reportage de TF1 en tête d'article, de nombreux Ukrainiens ont filmé avec stupeur les bombardements au cœur de Kiev, Lviv ou Dnipro. Les missiles ont figé les centre-villes, soufflé les vitres de tous les bâtiments environnants, et ceux qui filment ont échappé de peu au pire. Dans un parc public de la capitale, une frappe a laissé un cratère à quelques mètres d'un jardin d'enfants. "Excusez-moi, il y a encore une alerte, j'ai peur, je vais me mettre à l'abri", souffle une jeune femme venue constater les dégâts. 

83 missiles russes tirés sur toute l'Ukraine

Les habitants des villes sont retournés dans les abris qu'ils avaient quittés depuis plusieurs mois, se sont regroupés pour chanter l'hymne national. Dans tout le pays, les missiles russes ont tué au moins onze personnes, dont six à Kiev, et fait une soixantaine de blessés. Les bombardements ont aussi visé des infrastructures importantes, en endommageant onze dans huit régions différentes, selon le Premier ministre ukrainien. En conséquence, de vastes zones du pays ont subi des coupures d'électricité. Un total de 83 missiles ont été tirés dans la matinée, selon le ministère de la Défense, dont la moitié auraient été interceptés avec succès.

Ils veulent la panique et le chaos, ils veulent détruire le système énergétique

Volodymyr Zelensky, président ukrainien

"Ils veulent la panique et le chaos, ils veulent détruire le système énergétique", a dénoncé le président ukrainien dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, accusant aussi les Russes d'utiliser en plus des missiles, les drones militaires récemment livrés à Moscou par l'Iran. Quelques heures plus tard, Vladimir Poutine a confirmé qu'il s'agissait bien de représailles après le camouflet du pont de Crimée. "Si les tentatives d'attentats terroristes sur notre territoire se poursuivent", a-t-il déclaré en ouverture de son Conseil de sécurité, "les réponses de la Russie seront sévères et leur ampleur correspondra au niveau des menaces posées".

Lire aussi

Tout au long de la journée, l'ensemble des alliés occidentaux ont condamné cette nouvelle offensive russe. Le chef de la diplomatie européenne a dénoncé de nouveaux "crimes de guerre", tandis que l'Otan a condamné des "attaques horribles et aveugles". Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a, quant à lui, pointé "une escalade inacceptable de la guerre". Les membres des Nations unies se retrouvent ce lundi soir même des bombardements russes, à l'occasion d'une Assemblée générale à New York, qui devait initialement être consacrée à la condamnation de l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou. 

Assombrissant encore un peu plus la journée, le président biélorusse a de son côté annoncé la création d'un "groupement militaire régional" avec la Russie, faisant redouter l'ouverture d'un nouveau front au nord de l'Ukraine. Procurant à son allié russe une base arrière lors du lancement de l'offensive en février dernier, Alexander Loukachenko s'était gardé jusqu'ici d'intervenir militairement dans le conflit. Des dizaines de chars ont justement été repérés dimanche en Biélorussie, transportés par voie ferroviaire en direction de sa frontière avec l'Ukraine.


Frédéric SENNEVILLE

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info