Volodymyr Zelensky a réclamé mercredi des avions de combat auprès des Occidentaux.Ce palier supplémentaire dans le soutien à Kiev pose la question de la fameuse "ligne rouge" que les alliés tentent de ne pas franchir depuis le début du conflit.
Après les chars, les avions de combats ? Quelques heures après avoir reçu le feu vert de ses alliés pour la livraison de tanks, Volodymyr Zelensky a réclamé un nouveau soutien militaire, aérien cette fois-ci. Une escalade du conflit qui, une nouvelle fois, pose la question de la cobelligérance, cette "ligne rouge" à ne pas franchir.
Officiellement, cette limite n'a, pour l'heure, pas été franchie. C'est en tout cas la position de Paris : "La fourniture d’équipements militaires ne constitue pas la cobelligérance", a estimé la porte-parole du quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre, dès le 29 avril. Une note sur le site de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) abonde en ce sens. Pour qu'un pays soit considéré comme partie dans un conflit armé, il doit intervenir "directement dans le conflit". C'est-à-dire que cette participation doit être réalisée "physiquement" par le biais de "forces armées sur le territoire d'un autre État et contre celui-ci".
"Si on demande des chars, on demande des avions"
Dans les faits, le concept de "ligne rouge" est, de facto, plus mouvant. Longtemps considéré comme une étape inconcevable, la livraison de chars est devenue une réalité ce mercredi. Côté russe, on multiplie les mises en garde : Alexander Makogonov, porte-parole de l'ambassade de Russie en France, a prévenu le 14 janvier les pays occidentaux qu'ils "se rapprochent de plus en plus de la ligne de cobelligérance". Reste que ces avertissements restent, pour l'heure, sans conséquences. Et permettent aux Occidentaux de muscler leur soutien.
"Les chars étaient une ligne rouge, elle a été franchie", reconnait auprès de TF1 Info le général Jean-Patrick Gaviard. Selon cet ancien commandant des opérations des armées, les avions seront la prochaine étape : "C'est un couple : si on demande des chars, on demande des avions."
Pour le général, les Ukrainiens "sont en train de reconstituer une armée par ordre de priorité. Que peut-on avoir le plus rapidement ? Des batteries sol-air (Patriot américain, Crotale français…) Puis de l'artillerie, des chars légers et désormais des tanks. On s'engage dans une escalade mais cela est normal dès lors qu'on fait la guerre : il ne faut manquer d'aucune capacité."
Avec la livraison d'avions de combat à Kiev, la fameuse "ligne rouge" ne serait jamais aussi proche. Car, contrairement aux chars lourds, les appareils pourraient frapper directement sur le sol russe. Or, pour le Kremlin, une partie de l'Ukraine est déjà sous pavillon russe. "Depuis le référendum dans le Donbass, Vladimir Poutine considère ces territoires comme étant russes. Si on les attaque, on attaque la Russie", prévient le général Gaviard.
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TF1 Info