Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, tenait ce samedi soir un discours depuis le siège de l'ONU, à New York.Revenant sur "l'opération spéciale" en Ukraine, il s'en est pris aux États-Unis, un "acteur hégémonique qui oblige le monde à vivre selon ses règles".
La chef de la diplomatie russe a beau être aux États-Unis pour s'exprimer depuis le siège de l'ONU, la tension est palpable entre les deux pays. Sept mois après le début de la guerre en Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'en est lourdement pris ce samedi soir aux États-Unis et à l'Union européenne, qu'il accuse de vouloir "tordre le bras" aux autres pays du monde.
"Le moment est compliqué et dramatique", a d'abord reconnu Sergueï Lavrov depuis New York. "À la place d'un dialogue honnête, nous avons affaire à la désinformation", a-t-il dénoncé. "La question du futur de l'ordre mondial se joue. Y aura-t-il un seul acteur hégémonique qui oblige le monde à vivre selon ses règles, ou y aura-t-il un monde sans néo-nazisme ? La Russie choisit cette deuxième variante. Nous appelons tout le monde à mettre ceci en œuvre."
Les États-Unis, qui soutiennent l'Ukraine sans faille depuis le début du conflit, demeurent dans son viseur. "Washington se prend pour l'envoyé de Dieu qui n'a pas d'engagements, mais que des droits sacrés d'agir en toute impunité", a-t-il souligné, accusant l'Occident "d'envenimer la confrontation." "La russophobie de l'Occident est grotesque et sans précédent."
"Les référendums ? L'Occident pique une crise d'hystérie"
Sergueï Lavrov a ensuite justifié l'envoi de l'armée en Ukraine, sept mois jour pour jour après le début de la guerre. "Les actions provoquées par les néo-nazis à l'est de l'Ukraine étaient-elles acceptables pour l'Occident ?", a demandé le chef de la diplomatie russe, qui a notamment accusé les dirigeants ukrainiens d'avoir interdit la langue russe sur leur territoire. "La guerre du régime de Kiev contre son propre peuple nous a obligés à commencer l'opération spéciale pour écarter toutes les menaces de l'Otan, à proximité de nos frontières."
Le ministre n'a pas non plus mâché ses mots en évoquant les référendums organisés par la Russie dans l'est de l'Ukraine pour annexer ces territoires. "Aujourd'hui, l'Occident pique une crise d'hystérie à cause des référendums", a-t-il déclaré. "Mais les habitants de ces régions récupèrent les terres sur lesquelles vivaient leurs ancêtres depuis des centaines d'années."
En outre, "les États-Unis et leurs alliés ne donnent à personne la liberté de choix", a-t-il conclu. "Ils essaient de tordre le bras à tous ceux qui essaient de réfléchir indépendamment et les menacent de sanctions. C'est une tentative d'imposer une dictature. Washington, et l'Europe qui lui est soumise, essaient de garder une situation hégémonique par des instruments interdits."