Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain

VIDÉO - Ukraine : LCI avec les derniers médecins de Lyman qui soignent tant bien que mal la population

par M.L | Reportage LCI : Claire Cambier, Vincent Wartner et Oleksandr Bentsa
Publié le 15 mars 2023 à 10h37, mis à jour le 15 mars 2023 à 11h02
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Source : TF1 Info

La ville de Lyman et ses environs ont été libérés il y a six mois en Ukraine, mais pour les habitants qui y vivent encore, le quotidien reste difficile.
L'accès aux soins est particulièrement compliqué : de nombreux médecins ont quitté les lieux, les infrastructures de santé sont détruites et la ligne de front reste encore proche.

"Il y en a assez pour cinq jours, vous prenez tous les comprimés", lance Natalya Kovalenko, en tendant une boîte de médicaments à une femme âgée, qui écoute attentivement ses instructions. Aux côtés de sa collègue Valentina, cette médecin de ville est la seule à être restée à Lyman, cette commune de l'est ukrainien reconquise par Kiev début octobre. Elles reçoivent jusqu'à 40 patients par jour. 

"On leur donne des médicaments gratuitement : les pharmacies ont rouvert, mais les gens n'ont pas d'argent", explique la praticienne dans le reportage de LCI à retrouver en tête d'article. Ces traitements sont donc livrés par des ONG, pour tenter de soulager la population. Certains viennent consulter le duo de médecins pour des maladies bénignes, comme un père de famille dont les enfants sont atteints par la varicelle. Mais certaines pathologies sont bien plus graves : "choléra, galle, tuberculose...", liste Natalya Kovalenko. "Les gens vivent dans des sous-sols", déplore-t-elle. 

"Chacun essaie de sauver sa vie, mais qui va prendre soin de moi ?"

Depuis la libération de la ville, la vie quotidienne reste rude à Lyman : de nombreux bâtiments sont détruits et les bombardements se poursuivent, la ligne de front n'étant située qu'à une quinzaine de kilomètres de là. Le principal hôpital de la commune a été la cible de frappes en mai dernier, laissant le bâtiment complètement éventré. Dans les chambres, les meubles sont sens dessus dessous, des portes ont été arrachées et des débris jonchent le sol. 

Lyman compte encore un petit centre hospitalier en activité. Si la salle d'opération a été ravagée, le reste de l'édifice est encore intact, mais les conditions de travail sont particulièrement difficiles. "L'hôpital n'a pas d'eau courante, elle est acheminée par citernes, cela permet d'avoir deux points d'eau à cet étage", décrit Dmitri Vichaslav, le docteur de garde. 

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Dans ces couloirs quasi vides, six docteurs se relaient coûte que coûte, alors qu'ils étaient trente avant l'invasion russe. Faute de spécialistes, il faut souvent réorienter les patients plus loin, vers l'hôpital de Kramatorsk. "Il y a moins de docteurs, c'est sûr. C'est la guerre, chacun essaie de sauver sa vie, mais qui va prendre soin de moi ?", s'interroge l'une d'entre eux, Tania, une soixantenaire alitée dans une petite chambre exigüe de quatre places. Douze mille habitants vivent encore dans l'agglomération de Lyman, soit un quart de la population d'avant-guerre. 


M.L | Reportage LCI : Claire Cambier, Vincent Wartner et Oleksandr Bentsa

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