Dans une vidéo publiée par le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, ses soldats célèbrent leur victoire sur la ville de Marioupol, drapeaux à la main.La ville ukrainienne, que Moscou assure avoir "libéré", résiste pourtant encore aux forces russes ce vendredi, selon Kiev.
Une image triomphale. Plusieurs dizaines de Tchétchènes, habillés tout en kaki et drapeaux à la main, hurlent leur victoire sur la ville de Marioupol. Derrière eux, un bâtiment dont il est difficile de connaître la nature est en proie flammes, comme le montre la vidéo visible en haut de l'article. Les images ont été fournies par le président de la République de Tchétchénie lui-même, Ramzan Kadyrov, engagé dans le conflit aux côtés des forces russes.
Une part de "théâtralité, de mythologie"
Mais ces images posent question : l'armée tchétchène a-t-elle vraiment eu un rôle dans la bataille de Marioupol ? Depuis maintenant plus d'un mois et demi, la cité ukrainienne est en proie au joug de plus en plus fort de l'armée russe, qui assure en avoir pris le contrôle. Seule l'usine métallurgique Azovstal résiste encore aux hommes de Vladimir Poutine, qui se disent prêts, ce vendredi 22 avril, "à une trêve" pour évacuer les centaines de civils retranchés.
Toutefois, les hommes de Ramzan Kadyrov n'auraient pas particulièrement été partie prenante du combat, explique Vincent Hugeux, grand reporter, sur le plateau de LCI. "Il pourrait s'agir d'une mise en scène. Les Tchétchènes ont une part de théâtralité. Il y a toute une mythologie qui vise à instiller la peur, le doute" chez les ennemis, souligne-t-il, prenant l'exemple de la bataille d'Alep, en Syrie. Là-bas, "les soldats ont surtout eu des missions de surveillance, et n'ont pas participé à la majorité des corps à corps", ajoute-t-il.
Ramzan Kadyrov est d'ailleurs connu pour utiliser la propagande, souligne l'expert. Chaque jour, sur ses réseaux, le dirigeant tchétchène vante les mérites de ses troupes pour afficher sa contribution à la guerre, au risque d'exagérer les faits, comme le 24 mars dernier. Ce jour-là, il avait assuré que ses forces avaient pris la mairie de Marioupol, avant finalement de rétropédaler : il n'était question que d'un bâtiment officiel de la périphérie de la ville.
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TF1 Info