Deux jours après la destruction du barrage de Kakhovka, l'eau continue de monter en aval de l'infrastructure.Les opérations d'évacuation se poursuivent donc, mobilisant toutes les forces disponibles.Des milliers de personnes ont déjà quitté les lieux.
"Attention en grimpant, ne vous faites pas mal. Vous pouvez vous appuyer sur moi". Dans Kherson, policiers et secouristes circulent en bateau pour secourir les personnes les plus faibles. Cette ville située au bord du Dniepr, en aval du barrage de Kakhovka, voit le niveau des eaux continuer à monter depuis deux jours, entraînant une course contre-la-montre pour évacuer les derniers habitants dans les zones inondées.
Un à deux centimètres d'eau en plus toutes les demi-heures
Face à la tâche immense, tous les habitants participent à l'effort collectif. Tandis que certains mettent leur bateau personnel à disposition, d'autres vont directement chercher les résidents toujours bloqués chez eux. "Il faut qu'on évacue une grand-mère, elle est bloquée au premier étage avec ses chats et ses chiens. C'est assez haut et le bateau n'est pas stable", raconte à LCI une habitante de Kherson dans le reportage en tête de cet article.
Après l'occupation russe et les combats, la ville libérée par les forces ukrainiennes en octobre doit donc faire face à un nouveau péril suite à la destruction du barrage de Kakhovka. À certains endroits de la ville, ce ne sont plus que les toits de certaines maisons qui émergent des flots. Le 7 juin, dans les rues du centre, l'eau arrive à la taille et en contrebas au bord du Dniepr, c'est de cinq mètres qu'elle est montée.
À Tchornobaïvka, la banlieue ouest de Kherson, la plus éloignée du fleuve Dniepr, une rivière s'est même formée avec la montée des eaux, large de plusieurs centaines de mètres. "Chaque demi-heure, [le niveau de l'eau] s'élève d'un à deux centimètres", a indiqué le gouverneur de la région de Kherson, Oleksandr Prokudin. Selon lui, la zone inondée dans le sud de l'Ukraine, que ce soit sur la rive droite du fleuve Dniepr contrôlée par les Ukrainiens comme sur la rive gauche occupée par les Russes, mesure plus de 600 km².
À Nova Kakhovka, ville sous contrôle russe située près du barrage, les maisons ne sont pas non plus épargnées par la montée des eaux. À l'intérieur de sa maison, marchant dans 20 centimètres d'eau, Valerii constate les dégâts. "Vous voyez à quoi ça ressemble. C'est notre maison. Enfin, ça l'était. On ne peut plus y vivre. Peut-être qu'on y reviendra quand ça aura séché", témoigne-t-il, dépité, avant d'ajouter : "La guerre ne pourra pas durer éternellement. Il faudra bien qu'il y ait une fin".
En attendant, les habitants qui n'avaient pas fui les bombardements quittent la zone, devenue inhabitable. Selon le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko, 1894 personnes ont été évacuées des zones sous contrôle ukrainien. Côté russe, les autorités ont évacué "plus de 4000 personnes" et l'état d'urgence a été décrété dans la partie de la région de Kherson contrôlée par Moscou. Un nombre inconnu de civils ont également quitté les zones inondées des deux côtés par leurs propres moyens.
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