Ukraine : plus de 500 jours de guerre

Contre-offensive ukrainienne : troupes, munitions… comment les deux camps se préparent ?

Publié le 1 mai 2023 à 16h00
JT Perso
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Source : TF1 Info

Équipée de blindés modernes, l'Ukraine s'est dit "prête" à lancer sa contre-offensive.
En face, l'envahisseur russe prépare sa défense et érige des fortifications.
TF1info fait le point sur l'état des troupes dans chaque camp.

Les livraisons sont presque terminées. La boue commence à sécher. Et les frappes stratégiques se multiplient. Jamais la contre-offensive de l'Ukraine n'aura paru aussi imminente. Mais pour que cette opération puisse être couronnée de succès, ses détails militaires doivent rester secrets. Alors, avant son lancement, les deux camps sont scrutés de près, tant chaque mouvement, chaque décision, en dit long sur leur état de préparation. 

En Russie, des fortifications, mais pas de commandement

Le front vu du ciel fait partie des éléments les plus importants de ces derniers jours. Les images satellites dévoilent les contours d'une imposante entreprise de fortification de la part de Moscou. Bunkers, "dents de dragon" et tranchées se succèdent, de la Crimée à Kharkiv. Après six mois de préparatifs, la Russie a bâti 800 km de fortifications pour résister à l’offensive ukrainienne. Du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Ceci dit, pour certains observateurs, comme John Helin, cette ligne de défense ne doit pas être surestimée. Dans les colonnes d'El País, l'historien et analyste militaire révélait que les "dents de dragon", ces blocs de béton antichars, n'ont pas été plantés dans le sol. Ils pourraient être retirés avec une excavatrice. Les bunkers, eux aussi, n'auraient pas de fondations souterraines ni de murs fortifiés. 

L'ampleur colossale de la fortification est aussi le signal des craintes de Moscou. Dans leur traditionnel point de situation, les services de renseignement britannique relevaient qu'elle témoigne de la "profonde inquiétude des dirigeants russes à l'idée que l'Ukraine puisse réaliser une percée majeure".

DOCUMENT TF1 - Nos reporters sur le front avec l'armée russeSource : JT 20h WE

Car pour se défendre, Moscou ne peut compter sur son équipement vieillissant. Comme le montre le reportage ci-dessus, les tanks russes remontent souvent à l'ère soviétique. Si bien qu'il faut parfois charger le lanceur d'obus à la main. "On remarque que nos adversaires, ont un équipement de plus en plus moderne", confie Oleg Cortez, le commandant du détachement "Cascade". Au micro de TF1, le soldat ne se dit cependant pas inquiet pour la victoire russe. "De notre côté, on est mieux organisé avec l’armée", assure-t-il. 

Pourtant, les dernières informations sur l'état du commandement russe démontrent plutôt l'inverse. Dans une analysée publiée ce dimanche, l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) estime que les méthodes autoritaires de Vladimir Poutine ont complètement "désorganisées" son armée. Pour éviter qu'un commandant ne puisse accumuler une influence politique, le locataire du Kremlin n'a eu de cesse de remanier son état-major, comme le prouve le graphique ci-dessous. Dernier limogeage en date, celui de vice-ministre russe de la Défense chargé de la logistique, le 27 avril.

Les changements dans le commandement russe entre le 24 février 2022 et le 30 avril 2023
Les changements dans le commandement russe entre le 24 février 2022 et le 30 avril 2023 - Institute for the study of war

Reste que si le commandement semble bancal, Moscou peut compter sur un réservoir de soldats plus important que son voisin. Et qui continue de grossir grâce à une vaste campagne de recrutement. "Le dispositif russe, même épuisé par son effort, disposera encore de suffisamment de réserves en hommes pour contribuer à absorber le choc", affirme une étude pour la Fondation de la recherche stratégique (FRS). C'est pourquoi le secrétaire général de l’Otan a appelé à ne "jamais sous-estimer" la Russie. "Les forces russes peuvent manquer de qualité, mais elles se rattrapent sur la quantité", a prévenu Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse le 27 avril. 

En Ukraine, des équipements sans munitions

Ceci dit, c'est également au cours de cette conférence de presse que le chef de l'Otan s'est félicité de l'état des troupes ukrainiennes. Car une chose ne fait aucun doute. L'armée de Kiev est largement mieux équipée que son adversaire. En tout, les alliés de l'organisation militaire et leurs partenaires ont fourni au pays 230 chars de combat et 1550 véhicules blindés, selon les précisions apportées par Jens Stoltenberg. Ce qui représente 98% des véhicules promis à l'Ukraine.

Cela dit, si les Ukrainiens disposent des capacités militaires "dont ils ont besoin pour reprendre davantage de territoires", cette bonne nouvelle a deux limites. D'abord, beaucoup d'équipements livrés n'ont fait que remplacer ceux détruits au cours de l'année écoulée. Ensuite, les unités ukrainiennes vont devoir maîtriser ces nouveaux équipements. Un vrai défi, tant la coordination de cet équipement s'avère être un casse-tête logistique, comme vous vous l'expliquions ici

DÉCRYPTAGE - 98% des véhicules de combat livrés à l'UkraineSource : TF1 Info

Pour répondre à ce défi, des milliers de soldats ukrainiens se sont préparés. Des documents du Pentagone diffusés en ligne en mars dernier révèlent que douze brigades de 4000 soldats chacune ont été formées par l'Otan et ses alliés. Parmi elles, neuf sont des "brigades blindées", comme avait indiqué Jens Stoltenberg. Alors, combien de soldats peuvent être mobilisés ? La dernière estimation publiée par Kiev, qui remonte à juillet dernier, faisait état de quelque 700.000 combattants. Parmi eux, 17.500 seraient tombés au combat, selon la fuite de documents du Pentagone. Le chef du groupe paramilitaire Wagner estime quant à lui que Moscou devra repousser une force ukrainienne de 200.000 à 400.000 personnes.

Quant aux munitions, il s'agit là de la grande inconnue. Toujours dans la même fuite de fichiers confidentiels, les renseignements américains révélaient que Kiev pourrait manquer de missiles au printemps. Dans le document daté du 23 février et portant la mention "secret", les services expliquaient en détail comment les systèmes de défense aérienne S-300 seront "complètement épuisés" d'ici au 23 mai au rythme d'utilisation actuel. On ne sait pas si cette estimation est toujours valable à ce jour. Mais tous les observateurs s'accordent à dire que l'usage quotidien de munitions excède les rythmes de livraisons.

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Beaucoup d'inconnues persistent donc sur l'état des troupes. Mais le plus grand suspens reste la stratégie de Kiev. Où l'armée menée par Zelensky frappera-t-elle ? Et à quel moment ? Le mystère reste entier, si bien que certains pensent même que ces informations n'ont pas encore été décidées. Face à son envahisseur, l'Ukraine possède encore un élément essentiel en sa faveur : l'effet de surprise.


Felicia SIDERIS

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