La destruction partielle du barrage de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine a entraîné l'inondation mardi de nombreuses localités et l'évacuation de milliers de personnes.Kiev et Moscou s'accusent mutuellement d'être à l'origine de la catastrophe, qui a suscité un tollé international.Retour sur les faits marquants des dernières 24 heures du conflit.
Évacuations après la destruction d'un barrage. Les évacuations massives continuent mercredi dans le sud de l'Ukraine après la destruction du barrage de Kakhovka, qui a provoqué des inondations dans de nombreuses localités le long du Dniepr et dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement. Elles vont se poursuivre dans les prochains jours par bus et par train, a déclaré le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne, Oleksiï Kouléba.
Plusieurs villes d'ores et déjà inondées. "La situation la plus difficile a lieu dans le district de Korabelny de la ville de Kherson. Jusqu'à présent, le niveau de l'eau s'est élevé de 3,5 mètres, plus de 1000 maisons sont inondées", dans cette cité reprise aux Russes par les Ukrainiens en novembre 2022, a-t-il indiqué. "Plus de 40.000 personnes risquent d'être en zones inondées. Les autorités ukrainiennes évacuent plus de 17.000 personnes. Malheureusement, plus de 25.000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe", a annoncé de son côté le procureur général ukrainien Andriï Kostine. Pour l'heure, "24 localités en Ukraine ont été inondées", a précisé le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko.
Les autorités installées par les Russes dans les régions qu'ils occupent ont quant à elles dit avoir commencé l'évacuation de la population de trois localités, mobilisant une cinquantaine de cars. Vladimir Leontiev, le maire mis en place par Moscou à Nova Kakhovka, où se trouve le barrage, a indiqué que sa ville était sous les eaux et que 900 de ses habitants avaient été évacués.
Déjà des morts ? À Washington, un porte-parole de la Maison Blanche a estimé que cette destruction avait "certainement (fait) de nombreux morts", tout en précisant n'avoir "pas de conclusion définitive sur ce qui s'est passé". Invité sur LCI mardi soir, Mykhailo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, s'est montré plus affirmatif : "Nous avons des morts. Les pertes (...) peuvent être importantes". Il a également averti que "l'eau va continuer à monter ces prochains jours", et qu'"ensuite, le niveau baissera, mais pas avant deux ou trois semaines", laissant des villes entières "effacées" par les flots.
Kiev et Moscou se renvoient la responsabilité de la démolition du barrage
Accusations mutuelles. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d'avoir "fait exploser une bombe" sur le barrage, qu'elle aurait préalablement miné. En octobre dernier, il avait aussi accusé Moscou d'avoir miné le site, craignant déjà à l'époque une "catastrophe historique". "Le monde doit réagir. La Russie est en guerre contre la vie, contre la nature, contre la civilisation", a martelé le dirigeant, assurant toutefois que cela "n'affecterait pas la capacité de l'Ukraine à libérer ses propres territoires" dans le cadre de la contre-offensive qu'elle prépare depuis des mois, et que les Russes auraient ainsi cherché à "freiner" par cette explosion selon Kiev. Quant au Kremlin, il a fustigé un acte de "sabotage délibéré" et a "fermement" rejeté les accusations ukrainiennes, appelant la communauté internationale à "condamner" Kiev pour cette destruction.
La centrale de Zaporijia en danger ? La démolition du barrage a aussi suscité de nouvelles inquiétudes pour la centrale nucléaire de Zaporijia, située à 150 km en amont, dans une zone occupée par les Russes, et refroidie par l'eau retenue par le barrage. Mais il n'y a "pas de danger nucléaire immédiat", a estimé l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA). La direction, installée par l'occupation russe dans la zone, a pour sa part assuré que la situation était sous contrôle. L'Ukraine s'est cependant montrée alarmiste. "La centrale a perdu sa source de refroidissement" et le "danger augmente désormais rapidement", a déploré le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak, disant craindre une "catastrophe nucléaire".
Pluie de condamnations internationales. Cette démolition "est une nouvelle conséquence dévastatrice de l'invasion russe de l'Ukraine", a estimé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a souligné de son côté qu'un "nouveau seuil a été franchi", dénonçant "un acte grave", "inexcusable" et "odieux". L'UE a pour sa part affirmé que la Russie devra rendre des comptes, le président du Conseil européen Charles Michel évoquant un "crime de guerre". "Les dégâts pour le peuple ukrainien et la région seront significatifs", a regretté quant à lui le porte-parole du département de la Défense des États-Unis, sans se prononcer sur un éventuel responsable.
L'armée russe reconnaît la mort de 71 soldats
Moscou reconnaît la perte de soldats. Dans le reste de l'actualité en Ukraine, l'armée russe a annoncé mardi que 71 de ses soldats ont été tués et 210 blessés dans les opérations destinées à repousser des attaques ukrainiennes sur tout le front ces trois derniers jours, alors que Moscou fait rarement état des pertes dans les rangs de ses troupes. "Les tentatives d'attaque ont été déjouées", a toutefois assuré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, sous-entendant qu'il pourrait s'agir de la grande contre-offensive préparée par Kiev.
Des armes belges utilisées lors d'incursions en Russie ? Le Kremlin a convoqué mardi l'ambassadeur de Belgique à Moscou pour protester contre l'utilisation présumée d'armes belges par des Russes combattant aux côtés de l'Ukraine au cours de plusieurs récentes incursions meurtrières sur le territoire russe. Le gouvernement belge a déclaré lundi qu'il allait demander des "éclaircissements" à Kiev à ce sujet. L'Ukraine dément de son côté piloter ces attaques sur le sol russe.
Un cessez-le-feu "ne mènera pas à la paix". Volodymyr Zelensky a affirmé mardi à l'envoyé spécial du pape François, le cardinal italien Matteo Zuppi, en visite à Kiev, qu'un cessez-le-feu en Ukraine "ne mènera pas à la paix". Il a plutôt appelé le Saint-Siège "à contribuer à la mise en place du plan de paix ukrainien" qui inclut la reprise par Kiev de tous les territoires occupés par Moscou, a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué.
Prise de position contre la guerre à Roland-Garros. Après sa qualification pour les demi-finales de Roland-Garros mardi, la Biélorusse Aryna Sabalenka, numéro 2 mondiale, a pris fermement position contre la guerre en Ukraine et le président de son pays, allié de la Russie. "Je ne soutiens pas la guerre, ce qui veut dire que je ne soutiens pas Loukachenko en ce moment", a-t-elle déclaré en conférence de presse, après sa victoire face à l'Ukrainienne Elina Svitolina. Mais "je ne veux pas que le sport soit mêlé à la politique, (...) je veux juste être une joueuse de tennis", a-t-elle poursuivi. Ce n'est pas la première fois que le spectre du conflit pèse sur la compétition de tennis, marquée depuis le début de la quinzaine par plusieurs polémiques.
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique
- SportsLigue des champions 2023-2024 : le PSG repart en campagne