Les députés ukrainiens viennent d'adopter un projet de loi pour réduire la place de la langue russe dans la culture.Cette décision s'inscrit dans une volonté de "dérussifier" le pays.La Russie tente également de supprimer les références à l'Ukraine dans les territoires sous son contrôle.
Une autre guerre, loin des bombardements, se joue également en Ukraine. Depuis le début du conflit, les deux camps cherchent à étendre leur influence dans la mentalité des civils, lesquels observent la campagne de "derussification" de Kiev ferrailler avec la "désukrainisation" prônée par le Kremlin.
Dernier exemple en date ? Un projet de loi, adopté le 19 juin par la Rada, le parlement ukrainien, pour limiter la diffusion de la langue russe dans le pays. Et ce, quelque soit le support. Le texte – qui doit désormais être ratifié par le président Volodymyr Zelensky – prévoit d'interdire au 1er janvier 2023 la vente de livres publiés en Russie depuis la dissolution de l’Union soviétique, en 1991, ainsi que les écrits contemporains de la Fédération de Russie. Les traductions de livres en langue russe seront, elles aussi, interdites dans les librairies. En outre, il sera impossible d'importer des livres provenant des territoires russes ou biélorusses.
Des centaines de rues rebaptisées
Ce nouveau coup de vis est tout sauf un cas isolé en Ukraine, un pays qui cherche désormais à supprimer toute référence à l'ennemi. Dans Kharkiv, trois noms de rues ont déjà été modifiés pour leurs références à la Russie, tandis que la statue du héros médiéval russe Alexandre Nevski a été déboulonnée. Au total, ce sont près de 200 noms de la toponymie actuelle de la ville, qui sont dans le collimateur de la municipalité. Même ambiance à Kiev : selon le maire, 60 autres monuments, bas-reliefs et signes associés à l'URSS et à la Russie, seront démantelés prochainement. Plus de 460 rues seront également rebaptisées.
Dans les territoires ukrainiens qui sont passés sous pavillon russe, là aussi on cherche à faire table rase du passé. À Henichesk, qui est à la fois une ville et un port de l'oblast de Kherson, le maire a disparu le 9 mars. Il a été remplacé par Gennady Sivak, un activiste pro-russe ayant vécu pendant huit ans en Crimée annexée. Depuis, la région vit à l'heure moscovite. Mardi, le ministère de la Défense russe a fièrement annoncé que, dorénavant, un million d'habitants a maintenant accès "gratuitement" aux principales chaînes russes. Notamment celles du groupe d'audiovisuel public VGTRK, qui relaie activement la propagande du Kremlin.
Des fêtes russes sur le sol ukrainien
Plus largement, les forces d'occupation mènent une politique de russification des territoires : la monnaie russe, le rouble, a été instauré et des passeports russes commencent à être distribués. Autre exemple, les fêtes nationales : le 9 Mai, fin de la seconde guerre mondiale, "la grande guerre patriotique" en Russie a été commémorée dans ces territoires.
Selon l'agence de presse publique russe TASS, l'un des nouveaux responsables prorusses de la région de Kherson, Kirill Stremooussov, a affirmé que ce territoire pourrait être rattaché à la Russie, "par referendum", "avant la fin de l'année".
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