Au cours de la Conférence sur la sécurité de Munich ce vendredi, Emmanuel Macron a une nouvelle fois haussé le ton face à la Russie.Le président français se dit "prêt à un conflit prolongé"."L'heure n'est pas au dialogue" avec Moscou, a-t-il également estimé.
Il semble loin le temps où il appelait à ne pas "humilier" la Russie. Alors que les combats redoublent d'intensité, et que les armées ukrainiennes se retrouvent sur la défensive, notamment dans l'est du pays, Emmanuel Macron s'est montré offensif, ce vendredi, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich. "Nous sommes prêts à un conflit prolongé", a-t-il déclaré. "En disant ça, je ne le souhaite pas mais nous devons collectivement être crédible à durer dans cet effort", estime le président français. "Aucun d'entre nous ne changera la géographie de la Russie. Elle sera toujours sur le sol européen. Mais il n'y aura pas de paix sur notre continent" tant que les hostilités dureront, assène-t-il. "L'heure n'est pas au dialogue face à une Russie qui a choisi d'intensifier la guerre", ajoute-t-il.
"Se donner les moyens" de "préparer la paix"
En envahissant son voisin le 24 février, Moscou est officiellement devenue une "puissance du désordre" mondial, tance le chef d'État français. "Je la qualifie de néocoloniale et d'impérialiste. Elle dénie l'identité à un voisin, elle considère qu'on peut prendre un territoire. L'accepter, c'est considérer que le néocolonialisme est légitime ou que ce soit dans le reste du monde", lance-t-il. "Un an après, le bilan est considérable d'un conflit catastrophique et injustifié", souligne-t-il, évoquant une guerre qui "n'est pas simplement celle des Européens" mais "celle de la planète entière".
Malgré tout, Emmanuel Macron continue de voir plus loin que ces affrontements. "Engageons-nous aussi dans la préparation de la paix. Nous devons dès maintenant préparer les termes de la paix. C'est notre responsabilité", appelle le pensionnaire de l'Élysée. "Cette paix sera d'autant plus possible et crédible si nous sommes forts aujourd'hui et si nous savons l'être dans la durée", glisse-t-il. Parler de négociations, "ce n'est pas un esprit de compromission, c'est un esprit de responsabilité", réfute-t-il encore.
Investissement et soutien massifs
C'est pourquoi, le chef de l'exécutif français appelle l'Europe à "réinvestir massivement" dans leur défense pour faire face aux "défis" qu'affronte le continent. "Si nous voulons la paix, nous devons nous en donner les moyens", martèle-t-il. Par ailleurs, "nous devons absolument intensifier notre soutien et notre effort pour aider à la résistance du peuple et de l'armée ukrainienne et leur permettre de mener la contre-offensive qui seule permettra des négociations crédibles aux conditions choisies par l'Ukraine, ses autorités et son peuple", affirme-t-il.
En marge de la question ukrainienne, le président de la République veut organiser, à Paris, une "conférence sur la défense aérienne de l'Europe", réunissant notamment l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne. Ce sommet "permettra d'aborder ce sujet sous l'angle industriel, avec la participation de tous les industriels européens qui ont des solutions à offrir, mais aussi sous l'angle stratégique et, je dirais peut-être, d'abord sous l'angle stratégique en incluant la question de la dissuasion" nucléaire, a-t-il précisé.
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