Le 30 août dernier, une famille s'est présentée à bord d'un voilier dans un port de plaisance corse.Face au directeur de la structure, le père de famille a expliqué qu'il était un opposant politique de Vladimir Poutine.Selon les dires de la famille, ils auraient fui de Crimée un mois plus tôt.
Les questions pleuvent. Mercredi 30 août dernier, quatre membres d'une même famille se sont présentés à la capitaine du port de Saint-Florent, dans le nord de la Corse. Une information qui pourrait sembler banale pour un port de plaisance jusqu'à ce qu'ils n'expliquent venir tout droit de la Crimée annexée par la Russie et qu'ils ne réclament l'asile politique. Un peu moins d'une semaine après leur arrivée en Corse, de nombreuses interrogations subsistent.
Ce n'est que le 30 août que la famille décide de se présenter d'elle-même à la capitainerie. Elle est arrivée à bord d'un voilier battant pavillon polonais un peu plus tôt et a patienté durant 48 heures, au large du port de plaisance. Selon les images prises par le directeur du port et transmises à LCI, le 4 septembre, le voilier est un navire standard de dix mètres de long sur trois de large.
À son bord, quatre personnes : deux parents âgés de 45 ans et deux enfants âgés de 12 et 14 ans. À l'intérieur du navire, il y a tout ce qu'il faut pour pouvoir y vivre pendant plusieurs semaines.
Ce n'est pas quelque chose de commun quand on arrive dans un port de plaisance
David Donnini, directeur du port de Saint-Florent (Haute-Corse)
La famille explique alors venir tout droit de Crimée, à 3200 kilomètres de là et avoir mis un mois à venir jusqu'en Corse. Elle n'est pas propriétaire du voilier. Ce dernier lui a été remis par un passeur polonais pour faire le voyage. Après avoir quitté les côtes de la Crimée, annexée en 2014 par Moscou, la famille aurait - selon les dires du père - franchi le détroit du Bosphore, puis celui des Dardenelles. Ensuite, le voilier aurait traversé la Méditerranée en faisant du cabotage le long des côtes grecques, tunisiennes et italiennes.
Quelques instants après avoir posé le pied sur la terre corse, la famille fait état de ses intentions : demander l'asile politique au directeur. "Ce n'est pas quelque chose de commun quand on arrive dans un port de plaisance. Dès que je me suis présenté, ils m'ont demandé l'asile politique en disant qu'ils étaient citoyens russes", raconte à LCI David Donnini, patron du port de Saint-Florent.
Trois mois pour déposer une demande d'asile à Marseille
Dans ses premières déclarations aux autorités corses, le père de famille explique qu'il est menacé dans son pays. Il se présente comme un opposant politique à Vladimir Poutine, ayant participé à des manifestations contre la guerre en Ukraine et contre le président russe. Désormais, l'heure est à la vérification de ces déclarations. En effet, la famille dit n'avoir jamais été contrôlée durant tout son périple. Une affirmation étonnante quand on connaît l'importance que revêt la Crimée pour le pouvoir russe et les moyens mis en œuvre par Moscou pour protéger la péninsule des assauts de Kiev.
Quelques jours après leur arrivée en Corse, la famille a été transférée par ferry sur le continent, vers Marseille. Cité par nos confrères de Corse-Matin, le préfet des Bouches-du-Rhône expliquait, dimanche, qu'aucune demande "d'asile à la préfecture" n'avait encore été déposée. La famille dispose toutefois de trois mois pour entamer les démarches. Contactée par TF1info mardi, la préfecture n'était pas en mesure de confirmer à nouveau l'information.
Une fois que cela sera fait, les services de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides mèneront des entretiens pour vérifier la situation des quatre membres de la famille. Des rendez-vous nécessaires "pour mesurer si les déclarations qui justifient la demande d'asile apparaissent crédibles ou pas", expliquait le représentant de l'État à Marseille.
Pour l'heure, le mystère subsiste toujours sur les motivations réelles de la famille russe.
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