"Ils m'ont frappée durant trois semaines" : les habitants de Kherson racontent la vie sous l'occupation russe

TF1 | Reportage Benoit Christal, Paul Bouffard, Basile Bonne
Publié le 14 novembre 2022 à 9h28

Source : JT 20h WE

En Ukraine, après l'euphorie de la libération de la ville, Kherson doit se remettre en marche.
Les habitants commencent à raconter les huit mois d'occupation russe.
Le 20H de TF1 est allé à leur rencontre.

L'hymne national ukrainien est de retour à Kherson. Il était interdit lorsque les troupes russes occupaient encore cette grande ville du sud de l'Ukraine. Une violence inouïe s'est abattue sur les habitants, qui ne voulaient pas travailler avec les autorités russes."Ils m'ont frappée durant trois semaines. Le pire, c'était les chocs électriques. Ils disaient qu'il ne fallait pas montrer son amour de l'Ukraine, que la Russie était là pour toujours", explique l'une d'eux. 

Une "rééducation" sous la torture, qui aurait eu lieu notamment dans une prison, aux abords de la ville. Il y a des combats tout proches et les lieux ne sont pas déminés, mais beaucoup viennent ici en quête d'informations, à la recherche d’un proche : "Je cherche un ami qui a été kidnappé le 1er juin. Les Russes disent que c'était un partisan. Il était dans un sous-sol mais on n'a plus de nouvelles", s'inquiète une autre habitante.

"Les hurlements des gens torturés sans arrêt"

Des Ukrainiens ont été enfermés dans des prisons sans que l'on sache leur nombre. Le récit d'une voisine est accablant : "J'entendais les hurlements des gens torturés sans arrêt. C'étaient des cris inhumains. Il y avait aussi des femmes et dehors, un camion de la morgue attendait, parce qu'ils torturaient certains prisonniers jusqu'à la mort."

Des crimes de guerre présumés, qui s'accompagnaient, selon un témoin, de mises en scène patriotiques grotesques et cruelles : "Souvent, ils diffusaient l'hymne national russe. Et ils forçaient à le chanter". Tous les responsables ont pris la fuite, comme une partie de l'armée russe. Des troupes qui reculeraient encore ce dimanche, sous les bombardements de l'Ukraine.


TF1 | Reportage Benoit Christal, Paul Bouffard, Basile Bonne

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