D'intenses combats ont encore opposé Russes et Ukrainiens pour le contrôle du centre de Bakhmout.La Russie a par ailleurs proposé de prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours seulement.Une offre critiquée par Kiev, alors que l'accord doit expirer le 18 mars prochain.
Les combats sont toujours durs dans le centre-ville de Bakhmout. Lundi, d'intenses affrontements ont opposé Russes et Ukrainiens pour le contrôle du cœur de cette localité de l'est de l'Ukraine. Malgré une bataille de plus de neuf mois, particulièrement sanglante, aucun camp ne semble parvenir à prendre le dessus pour le contrôle de ce territoire.
La situation à Bakhmout est difficile, très difficile
Evguéni Prigojine, patron de Wagner
Le centre-ville comme cible. Le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandr Syrsky a rapporté lundi que "des détachements d'assaut (du groupe paramilitaire russe) Wagner attaquent à partir de plusieurs endroits, tentant de percer la défense de nos troupes et d'avancer vers les quartiers centraux" de Bakhmout. Le général a assuré que les soldats ukrainiens "infligeaient des pertes significatives à l'ennemi" dans ces affrontements. "Avec le feu de l'artillerie, des chars (...), toutes les tentatives de s'emparer de la ville sont repoussées", a-t-il fait valoir.
De son côté, le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a reconnu que la difficulté des combats. "Plus nous sommes proches du centre-ville, plus durs sont les combats, plus il y a d'artillerie", a-t-il déclaré. Selon lui, Wagner, qui a déjà réussi à couper plusieurs routes importantes pour le ravitaillement des militaires ukrainiens déployés sur place, se heurtait à une résistance acharnée. "La situation à Bakhmout est difficile, très difficile. L'ennemi se bat pour chaque mètre", a-t-il noté dans un message sur les réseaux sociaux. "Les Ukrainiens jettent des réserves sans fin" dans la bataille.
Désaccord sur les céréales
La prolongation en question. Sur le plan international, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine a déclaré, après des discussions à Genève, que Moscou "ne s'oppos(ait) pas à une nouvelle prolongation" de l'accord sur les céréales ukrainiennes qui prend fin le 18 mars prochain. "Mais seulement pour 60 jours", a-t-il précisé, soulignant que "notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles, mais en actes". L'accord avait été conclu en juillet dernier pour 120 jours entre l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie et avait déjà été prolongé de quatre mois en novembre.
Contestation de Kiev. Le nouveau délai proposé par Moscou est critiqué par Kiev, qui considère qu'il s'agit d'une remise en question de l'entente initiale. "L'accord sur 'l'Initiative céréalière de la mer Noire' implique au moins 120 jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement 60 jours contredit donc le document signé par la Turquie et l'ONU", a tweeté le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandre Koubrakov.
Un diner élyséen avec Viktor Orban
Orban à l'Élysée. Emmanuel Macron a reçu lundi soir le dirigeant hongrois controversé à Paris. Viktor Orban, à contre-courant de ses partenaires européens sur le dossier ukrainien, fustige régulièrement la "guerre indirecte" menée par l'Europe contre la Russie et a encore lancé fin février un nouvel appel à un cessez-le-feu.
Unité européenne. Lors d'un dîner de travail à l'Élysée, le chef de l'État français et le dirigeant hongrois ont préparé le Conseil européen des 23 et 24 mars à Bruxelles. La présidence française a indiqué que ce diner "a été l’occasion de réaffirmer la nécessité de l’unité des pays européens dans leur soutien à l’Ukraine face à l’agression russe, notamment via l’application stricte des sanctions contre la Russie". Il a également "permis d’aborder la question de la ratification de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, ainsi que de réformes d’intérêt commun, qui devraient intervenir dans les prochaines semaines au Parlement hongrois", selon l'Élysée. Sur les 30 membres de l'Alliance atlantique, seules la Turquie et la Hongrie doivent encore ratifier ces deux nouvelles candidatures déposées en pleine guerre en Ukraine. Une source diplomatique française s'est dite lundi "assez confiante" quant au processus parlementaire engagé côté hongrois.
Crimes de guerre. Le New York Times a enfin révélé que la Cour pénale internationale veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine. Deux premiers dossiers ont été cités : celui des enfants transférés en Russie et celui des frappes délibérées sur des infrastructures civiles. Le bureau du procureur de ce tribunal qui siège à La Haye a toutefois signalé qu'il ne ferait "aucun commentaire".
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