Kiev se prépare à un blackout, Kherson sans eau ni électricité… Le point sur la situation en Ukraine

ER avec AFP
Publié le 7 novembre 2022 à 6h08, mis à jour le 24 novembre 2022 à 11h03

Source : JT 13h WE

La ville de Kherson, plus grosse prise de l'armée russe depuis février, est privée d'eau et d'électricité.
La ville de Kiev, elle aussi, se prépare à un blackout.
Le point de ces dernières 24 heures.

Kherson touchée. Dans cette ville du sud-est du pays, les Russes et les Ukrainiens se renvoient la responsabilité de deux frappes ayant coupé la ville de ses ressources. Les autorités régionales ukrainiennes et les occupants russes s’accusent mutuellement d’avoir endommagé les pylônes des lignes à haute tension voisines de Bérislav, ainsi que celles menant à la ville de Kherson. Selon les Russes, certains districts alentours sont également touchés par ces coupures. 

Kherson est la principale ville ukrainienne prise par les forces russes depuis février. Elle est toujours occupée, malgré une poussée récente de l'armée ukrainienne dans la région depuis plusieurs semaines. Selon le Guardian, les soldats russes ont pillé des expositions artistiques et culturelles, les ambulances et les tracteurs en prévision d'un éventuel retrait. Dans cette région, les évacuations continuent. Plus de 80% des habitants de Kherson auraient fui ces derniers jours.

Un barrage stratégique endommagé

Les forces russes et ukrainiennes s'accusent mutuellement. Dimanche, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé à 60 km à vol d'oiseau de Kherson et sous contrôle russe, a été frappé par un missile ukrainien sans faire de mort ni de blessé, selon les autorités d'occupation russes. L'état-major ukrainien a assuré de son côté qu’une "attaque ukrainienne a été menée contre un bâtiment abritant jusqu'à 200 soldats ennemis" et que les Russes "cachent avec précaution les conséquences de cette attaque". Situé le long du Dniepr, ce barrage permet d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Le risque de frappes sur cette installation stratégique est brandi depuis octobre par les Ukrainiens et les Russes, qui s'accusent mutuellement de mettre en danger la vie de "milliers" d'habitants dans cette partie de la région. 

Évacuations ou déportations ? Ces trois derniers jours, les occupants russes ont procédé dans les villages autour du site de Kakhovka à des "évacuations" de civils face à une "possible attaque au missile" sur le barrage dont la destruction entraînerait "l'inondation de la rive gauche" du Dniepr. Kiev a condamné à plusieurs reprises ces "déportations" d'habitants de la région vers d'autres régions, voire vers la Russie. 

Le pays chaque jour un peu plus dans le noir

Kiev se prépare au blackout. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a déclaré dimanche dans une interview ne pas exclure un scénario de blackout total dans sa ville. "Nous calculons différents scénarios afin de résister et d'être prêts", a-t-il indiqué. Plus de 4,5 millions d'Ukrainiens étaient sans électricité dimanche soir, la plupart à Kiev et dans sa région, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne. 

Zelensky accuse une nouvelle fois l'Iran. Le président a également dit "être au courant que l'État terroriste (la Russie) concentre des forces et des moyens pour une possible répétition d'attaques massives sur nos infrastructures, en particulier énergétiques". Il a accusé l'Iran de fournir pour cela des missiles à Moscou. Samedi, l’Iran a reconnu pour la première fois avoir fourni des drones à la Russie, avant l'invasion de l'Ukraine, confirmant des accusations de Kiev contre Moscou. 

Le système électrique durement touché. 500 groupes électrogènes ont été envoyés en Ukraine par 17 pays de l'UE dimanche 6 novembre. La Russie a détruit environ 40% des infrastructures énergétiques ukrainiennes ces dernières semaines à l'aide de missiles et de drones-suicides, qui ont entraîné des coupures d'électricité partout à travers le pays. En plus de Kiev, six autres provinces ukrainiennes sont également touchées par des coupures d’électricité, dues à l’endommagement des infrastructures ou à des actions préventives du gouvernement ukrainien. 

Plus de 75 000 soldats russes tués ?

Nouveau bilan. Selon la Défense ukrainienne, les Russes ont perdu plus de 75.0000 soldats au combat, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Ce chiffre n'est pas vérifié. Il est mis à jour quotidiennement par l'État-major ukrainien, avec les pertes matérielles de Moscou. 

De son côté, si le Kremlin reconnaît des morts de soldats mobilisés en Ukraine, la Russie ne concède pas de décompte précis récemment. 


ER avec AFP

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