Une première prise de contact a eu lieu entre le président ukrainien et son homologue chinois mercredi.Face à ce rapprochement, Moscou continue de s'isoler et prépare sa défense.Retour sur les faits marquants des 24 dernières heures.
L'Ukraine élargit encore ses alliances. Une prise de contact a eu lieu entre Kiev et Pékin ce mercredi 26 avril, une première depuis le début de l'invasion russe. Face à ce nouveau rapprochement, Moscou semble de plus en plus isolée, notamment après l'annonce de l'expulsion de nouveaux diplomates. Au-delà du plan politique, chaque parti se prépare sur le plan militaire. Avec l'annonce de la contre-offensive des forces armées ukrainiennes, Moscou lance une vaste campagne de recrutement. Et prépare sa défense sur la ligne de front.
Kiev dialogue, Moscou s'isole
Prise de contact entre Zelensky et Xi. C'est une première depuis le début de la guerre en Ukraine. Le président ukrainien s'est entretenu avec son homologue chinois lors d'un entretien téléphonique qui a duré près d'une heure. L'appel, à l'initiative de la partie ukrainienne, a été décrit comme "long et significatif" par Volodymyr Zelensky, qui espère ne pas en rester là. Le président ukrainien a aussi dit espérer "une poussée puissante du développement des relations bilatérales" entre Kiev et Pékin, allié historique de la Russie depuis le début du conflit. De son côté, le président chinois a assuré à son homologue ukrainien que "la Chine a toujours été du côté de la paix", comme l'a indiqué la télévision d'État CCTV, précisant que "sa position fondamentale est de promouvoir un dialogue de paix". Par la suite, le gouvernement chinois a indiqué qu'il enverrait une délégation en Ukraine afin de chercher un "règlement politique" au conflit.
Un appel salué... ou critiqué. La Maison Blanche s'est félicitée de la prise de contact entre Xi Jinping et Volodymyr Zelensky. "Nous estimons que c'est une bonne chose", a déclaré aux journalistes John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain. "Cela dit, savoir si cela peut déboucher sur une initiative, une proposition ou un plan de paix sérieux, nous l'ignorons pour l'instant", a-t-il toutefois tempéré. Une réaction radicalement opposée à celle du Kremlin. Le ministre russe des Affaires étrangères a, au contraire, accusé l'Ukraine de "saper les initiatives de paix" en refusant le dialogue avec Moscou.
Moscou s'isole. Face à ce nouveau rapprochement, la Russie semble de plus en plus isolée. D'autant qu'elle a annoncé une nouvelle vague d'expulsion de diplomates. Dans un communiqué, la diplomatie russe dit avoir convoqué l'ambassadeur norvégien, Robert Kvile, et l'a informé de l'expulsion de dix représentants "dans le cadre de mesures de rétorsion", tout en adressant "une vigoureuse protestation" contre l'expulsion de diplomates russes par Oslo. À la mi-avril, 15 employés de son ambassade ont été expulsés après des soupçons d'espionnage, en pleine détérioration des relations. Au-delà du plan politique, Moscou s'isole aussi sur le plan économique. Le Kremlin a menacé d'"élargir" la liste des entreprises étrangères visées par des saisies "temporaires" d'actifs, au lendemain d'un décret signé par le président russe, Vladimir Poutine, approuvant la prise de contrôle de deux groupes occidentaux, Fortum et Uniper. "Si nécessaire, la liste des entreprises peut être élargie. L'objectif principal du décret est de constituer un fonds d'indemnisation pour l'application éventuelle de contre-mesures contre l'expropriation illégale des avoirs russes à l'étranger", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que les saisies annoncées étaient "temporaires".
La contre-offensive se prépare
L'Ukraine s'arme. Alors que la contre-offensive ukrainienne pourrait avoir lieu en mai, "plus de 98% des véhicules de combat" promis par l'Otan "sont déjà sur place", a assuré le général Cavoli, commandant des forces américaines en Europe. Dans les pages du New York Times, il a ajouté être "convaincu que nous avons livré le matériel dont ils ont besoin et que nous continuerons à leur fournir le soutien nécessaire à leurs opérations".
Moscou cherche des soldats. Pour contrer l'armée de Kiev, Moscou a lancé la plus grande campagne de publicité de recrutement militaire volontaire depuis le lancement de son offensive. Objectif : reconstituer des rangs éclaircis sans recourir à une nouvelle mobilisation forcée, une mesure impopulaire que le Kremlin avait prise en septembre après plusieurs revers sur le front. "Tu es un homme. Sois-le !", peut-on lire sur les affiches publicitaires, qui placardent les murs des rues et s'affichent sur les réseaux sociaux, les Russes en âge de combattre ne peuvent échapper aux publicités les incitant à s'engager dans l'armée pour se battre en Ukraine. Et si l'appel à la virilité ne fonctionne pas, le salaire promis peut servir d'argument massue. Le salaire proposé est douze fois supérieur au Smic russe.
La Russie prépare sa défense. La Russie se prépare également sur le front. La défense russe s'étend de Kherson, au sud, jusqu'au nord-est de l'Ukraine, soit entre 800 et 900 kilomètres, sur plusieurs lignes de profondeur. Une accumulation de "couches de fortifications et de tranchées", comme l'explique à l’AFP Brady Africk, du think-tank American Enterprise Institute. "Cela inclut des fossés anti-tanks, des barrières, des lignes de défense pré-fabriquées comme les 'dents de dragon' et des tranchées pour les hommes". "Le but pour les Russes, c'est d'encaisser le coup", résume Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES).
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