Guerre en Ukraine : le début d'une mutinerie chez les soldats pro-russes ?

par Samuel AZEMARD
Publié le 16 août 2022 à 18h14
Guerre en Ukraine : le début d'une mutinerie chez les soldats pro-russes ?

Depuis lundi, une vidéo de soldats pro-russes du bataillon 2740 circule dans les médias.
Ces hommes annoncent refuser de se battre sur le territoire de la République populaire de Donetsk.
Ils dénoncent le rythme effréné des offensives.

"Nous la force militaire, premier bataillon du régiment 2740, nous refusons d’aller combattre sur le territoire de la République de Donetsk. Nous avons rempli notre devoir de protection de la population de la République de Donetsk. Le jour de la victoire a été déclaré par les autorités de la République le 3 juillet 2022. On nous a fait du chantage, menacé et menti pour occuper le territoire de Donetsk." La séquence (voir vidéo en tête d'article) est courte mais le message est clair. Une dizaine d'hommes de ce bataillon, face caméra et lettre à la main, évoquent leur refus de combattre.

Pour l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW), même si cette vidéo qui circule depuis le 15 août sur de nombreux médias n'est pas authentifiée, elle illustre une tendance de plus en plus importante dans cette guerre. Elle illustre une baisse de moral du côté des soldats pro-russes. Ce phénomène peut très vite devenir une menace pour les forces russes qui cherchent à recruter de nouveaux soldats dans l'oblast de Lougansk pour compenser les pertes récentes. Une plus grande division au sein des forces dirigées par la Russie menace également d'entraver davantage leur efficacité.

Une baisse de moral et un sentiment d'abandon

"Je pense qu’il y a plusieurs phénomènes à prendre avec précaution", explique le politologue Nicolas Tenzer sur LCI. Selon lui, les soldats pro-russes font face à un problème de moral car il y a, à ses yeux, une progression assez nette des troupes ukrainiennes. Ensuite, toujours d’après le politologue, les soldats estiment qu'ils ne sont pas bien considérés. "La Russie les considère en quelque sorte comme des supplétifs, prêt à les envoyer mourir dans des combats désespérés, sans aucune nécessité."

Un constat partagé par Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe. Pour lui, il y a un réel sentiment d’abandon, explique-t-il sur LCI en prenant l'exemple de Kherson, où une vingtaine de milliers de soldats russes sont restés bloqués. "Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de ce type de mutineries. C’est la première fois cependant que c’est filmé ou en tout cas que c'est diffusé comme tel", conclut-il. 


Samuel AZEMARD

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info