Ukraine : le vaisseau amiral russe Moskva coulé, retour de l'ambassade de France à Kiev… Le point sur la situation

Thomas Guichard avec l'AFP
Publié le 15 avril 2022 à 6h14, mis à jour le 15 avril 2022 à 6h30
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Source : TF1 Info

Le croiseur russe Moskva a été détruit après avoir été touché par un missile ukrainien, selon Kiev.
L'armée russe peine à conquérir Marioupol, malgré plus d'un mois de siège et de bombardements intenses.
Les faits marquants de ces 24 dernières heures.

Au cinquantième jour de l'invasion russe en Ukraine, un fait de guerre majeur s'est déroulé au large des côtes du sud du pays : le croiseur Moskva, vaisseau amiral russe en mer Noire, a coulé jeudi après voir été touché par un missile de croisière Neptune ukrainien, selon Kiev. 

Officiellement, côté russe, le ministère de la Défense plaide pour un incendie accidentel. "Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination, le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque (...) Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé", citent les agences russes. Les observateurs restent sceptiques sur ce scénario. Plus tôt dans la journée, l'incendie à bord avait été décrit comme "circonscrit", et que le croiseur "gardait sa flottabilité". Aucun bilan de pertes éventuelles n'a été fourni.

Quelles que soient les circonstances du naufrage, la mise hors service de ce bâtiment emblématique de la flotte russe est l'un des plus gros revers subit par Moscou dans cette guerre. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enfoncé le clou jeudi dans son message vidéo rituel du soir en faisant référence aux Ukrainiens comme "ceux qui ont montré que les navires russes ne peuvent qu'aller au fond". 

Des représailles russes à venir ?

Vers une escalade ? Cet épisode fait craindre une escalade du conflit au moment où la Russie accuse les forces ukrainiennes de bombarder des villages sur son territoire. "Nous voyons des tentatives de sabotage et de frappes des forces ukrainiennes sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie, a déclaré Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent." 

De fait, peu après l'annonce de la perte du croiseur, des sirènes d'alerte contre les bombardements étaient entendues jeudi soir dans de nombreuses villes à travers le pays, dont Kiev, d'après des journalistes présents sur place. Dans la capitale, des explosions auraient été ressenties. 

Toutefois, les bombardements se concentrent encore sur la partie orientale de l'Ukraine, où ils ont provoqué la mort de sept personnes en moins de 24 heures à Kharkiv, deuxième ville du pays, au nord-est. L'Ukraine a annoncé jeudi une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment à partir de Marioupol. Au total, 2557 personnes ont été évacuées par ces couloirs humanitaires jeudi, selon la vice-première ministre Iryna Vereshchuk.

Marioupol détruite à "90%" mais toujours ukrainienne. Alors que l'offensive russe massive annoncée dans le Donbass n'a toujours pas commencé, les forces de Moscou peinent encore à prendre le contrôle total de Marioupol, un port stratégique de la mer d'Azov. Le maire de la ville, Vadim Boïtchenko, a démenti jeudi la prise par les forces russes de sa zone portuaire, annoncée la veille par le ministère russe de la Défense.

Assiégée et pilonnée depuis plus d'un mois, Marioupol pourrait enregistrer le plus lourd bilan humain de cette guerre. Sur place, des journalistes de l'Agence France-Presse embarqués avec les forces russes ont vu mercredi les ruines calcinées de cette cité "détruite à 90%" selon les autorités ukrainiennes. Le gouverneur de la région a parlé de 20.000 à 22.000 morts.

"Anéantir de façon systématique"

Les exactions russes relèvent-elles d'un "génocide" ?  Le parlement ukrainien a voté ce jeudi une résolution qualifiant l'offensive russe de "génocide". "Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant", explique le texte voté. 

Emmanuel Macron, publiquement interpellé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son refus de reprendre à son compte le mot "génocide" utilisé par son homologue américain Joe Biden, a expliqué jeudi que "les Etats qui considèrent que c'est un génocide se doivent par les conventions internationales d'intervenir" en Ukraine. "Est-ce que c'est ce que les gens souhaitent ? Je ne crois pas", a commenté le président de la République. 

Accusations russes à Briansk. En retour, la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir bombardé des villages russes frontaliers. Le Comité d'enquête russe a notamment affirmé que deux hélicoptères ukrainiens "équipés d'armes lourdes" étaient entrés en Russie et avaient procédé à "au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo", dans la région de Briansk. 

Sept personnes, dont un bébé, ont été blessées "à des degrés divers", selon ces accusations russes, dont le bien-fondé est impossible à vérifier de manière indépendante. Les autorités ukrainiennes ont rejeté ces affirmations, accusant au contraire les services secrets russes de mener des "attaques terroristes" dans la région frontalière pour alimenter "l'hystérie antiukrainienne"

L'ambassade de France revient à Kiev

Retour de l'ambassade de France à Kiev. Les présidents Macron et Zelensky se sont de nouveau entretenus jeudi soir. Selon la présidence ukrainienne, le chef d’État ukrainien a "remercié" son homologue français pour les livraisons d'armes intervenues. Paris a annoncé que l'ambassade de France en Ukraine, qui avait été transférée à Lviv (ouest) début mars après le début de l'offensive russe, allait retourner à Kiev. Le président américain Joe Biden a également signalé jeudi que son administration était en train de décider d'envoyer ou non un haut responsable américain en Ukraine.

Menaces sur la Suède et la Finlande. Dans une interview, le vice-ministre russe des affaires étrangères, Alexander Grushko, a déclaré jeudi que Moscou prendrait "les mesures de sécurité et de défense que nous jugerons nécessaires" si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan. Toute adhésion à l'alliance militaire "aggraverait sérieusement la situation militaire" et entraînerait "les conséquences les plus indésirables", a-t-il jugé.

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Les handicapés en première ligne. La vie de quelque 2,7 millions de personnes handicapées est en danger en Ukraine, a averti ce jeudi un comité des Nations unies, citant des informations selon lesquelles beaucoup sont piégés ou abandonnés dans leurs maisons, centres de soins et orphelinats sans fournitures de base ni médicaments. L'organisation s'est dite "profondément troublé" que le sort de ces personnes handicapées en Ukraine soit "en grande partie inconnu".


Thomas Guichard avec l'AFP

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