À cause de la guerre en Ukraine, un tiers des récoltes de blé devrait être perdu

L.C. avec l'AFP
Publié le 6 mai 2022 à 18h18

Source : JT 20h WE

Selon Kayrros, spécialiste de l’imagerie satellite et de la géolocalisation appliquée à l’environnement, l’Ukraine ne pourrait produire que 21 millions de tonnes de blé sur l’année 2022.
Soit 12 millions de moins qu'en 2021, rappellent les analystes.

C'est l'une des conséquences de la guerre en Ukraine : la récolte du blé dans le pays sera très en deçà et on peut déjà estimer le total des pertes. Selon des images satellites, prises le 14 et 22 avril, et analysées par la société de géolocalisation Karryos ce vendredi 6 mai, le rendement de la prochaine moisson dans le pays devrait chuter d'au moins 35 % par rapport à 2021. 

Pour faire ce constat, le spécialiste de l'imagerie satellite et de la géolocalisation appliquée à l’environnement s'est appuyé sur la méthode dite de "l'indice de végétation par différence normalisée". Cette analyse infrarouge de précision permet d'évaluer l'état des végétaux et ainsi de prédire la production de céréales, en se basant sur les récoltes précédentes.

"Les agriculteurs sèment avec un casque"

À ce stade, l'Ukraine serait donc, selon Karryos, en capacité de produire 21 millions de tonnes de blé en 2022, soit 12 millions de moins qu'en 2021. Le conflit a en effet largement perturbé la saison des semis, obligeant les agriculteurs à travailler sous les bombes quand ils ne manquaient pas de carburant. Mais si les combats ne cessent pas rapidement, notamment dans les régions de l'est de l'Ukrainela production de blé est plus importante, les pertes pourraient être encore plus nombreuses, alertent les analystes.

"Les agriculteurs sèment avec un casque et un gilet pare-balles. (...) C'est un défi logistique incroyable, et on sait que les surfaces cultivées seront plus petites" qu'auparavant, abonde Damien Vercambre, analyste chez Inter-Courtage, interrogé par l'AFP.

Et comme les problèmes n'arrivent jamais seuls : à cette chute de production, s'ajoute le problème de stockage. Les agriculteurs qui arriveraient à semer feront dans tous les cas face à un problème d'entrepôt, les exportations par le rail et la route ne pouvant compenser qu'une partie minime des départs de marchandises par bateaux, Moscou maintenant toujours son blocus des ports ukrainiens. De quoi fragiliser les pays les plus dépendants de ces exportations, comme la Somalie ou la République démocratique du Congo en Afrique.

Face à cette menace de pénurie alimentaire, les grandes puissances agricoles, dont l'Union européenne, les États-Unis, le Canada et l'Australie, se sont donc engagées à assurer la sécurité des pays les plus dépendants des exportations ukrainiennes. Dans un communiqué, ce vendredi, elles indiquent "s'engager à travailler ensemble pour assurer qu'il y ait de la nourriture en quantité suffisante pour tout le monde, y compris les plus pauvres, les plus vulnérables et les personnes déplacées."


L.C. avec l'AFP

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