L'Ukraine continue de réclamer de nouvelles armes pour faire face à une situation militaire "très difficile" dans l'est du pays.La France et l'Australie se sont mis d'accord lundi sur la livraison d'obus de 155 mm.Joe Biden et son homologue allemand, Olaf Scholz, ont quant à eux refusé de livrer des avions de combat.
Après plus de 11 mois de conflit, la guerre en Ukraine prend un nouveau virage. Depuis la prise de parole du président ukrainien Zelensky, dimanche 29 janvier dans la soirée, qui réclamait de nouvelles armes pour faire face à une situation "très difficile" à l'est du pays, les discussions et tractations s'intensifient entre l'Ukraine et ses alliés. Ce mardi 31 janvier, c'est surtout la question des avions de combat qui cristallise les débats. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé dès le mercredi 25 janvier à briser le "tabou" des avions de chasse. "Nous apprécierions vraiment des F-16 !", a encore glissé lundi matin sur Twitter l'armée ukrainienne, faisant directement référence à ce modèle d'avions de chasse dont sont équipés de nombreux pays de l'OTAN.
Toutefois, malgré ces appels répétés, les alliés de l'Ukraine peinent à accorder leurs violons. D'un côté, la Pologne, les Pays-Bas, la Slovaquie et d'autres déclarent envisager sérieusement de telles livraisons. La France, l'Allemagne et les États-Unis, en revanche, se sont montrées réticents, en grande partie à cause du risque d'escalade.
Avions de combats, les avis divergent
Jusqu'à présent, les livraisons d'armes ont permis aux puissances occidentales d'aider l'Ukraine sans être considérées comme belligérants. Mais Vladimir Poutine et ses partisans ont mis en garde à plusieurs reprises contre le transfert d'armes plus avancées avant de passer à des menaces plus évidentes. "C'est une décision très dangereuse qui amènera le conflit à un nouveau niveau de confrontation", a ainsi déclaré l'ambassadeur de Russie à Berlin, Sergey Nechaev, dans Telegram après que l'Allemagne a répondu par l'affirmative à la livraison de chars lourds Leopard 2.
Ainsi, lundi 30 janvier, l'Allemagne et les États-Unis ont fait bloc sur la question : il n'y aura pas de livraison d'avions de combat à Kiev. En revanche, Emmanuel Macron a estimé prudemment que "par définition, rien n'est exclu", tout en assurant que les Ukrainiens ne lui avaient pas fait à ce jour de demande en ce sens. Le ministre ukrainien de la Défense est d'ailleurs attendu à Paris ce mardi pour discuter de cette question avec son homologue français, Sébastien Lecornu.
Des obus d'artillerie en approche
Les réserves de munitions d'artillerie ukrainiennes s'étant fortement épuisées, la France et l'Australie ont annoncé lundi un accord pour produire conjointement des obus de 155 mm à destination de l'Ukraine. "Plusieurs milliers d'obus de 155 mm vont être fabriqués en commun", a déclaré le ministre de la Défense français Sébastien Lecornu, tandis que son homologue australien, Richard Marles, a évoqué un "projet de plusieurs millions de dollars" australiens, une "nouvelle coopération entre les industries de défense australiennes et françaises".
Dans le même temps, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a demandé lundi à la Corée du Sud d'"intensifier" son soutien militaire à l'Ukraine, lui suggérant de réviser sa politique qui consiste à ne pas fournir d'armes aux pays en guerre.
La Norvège va envoyer des chars "aussi vite que possible"
La Norvège compte envoyer des chars Leopard 2 à l'Ukraine "aussi vite que possible", a déclaré lundi à l'AFP le ministre norvégien de la Défense, laissant entendre que ces livraisons pourraient intervenir fin mars. La semaine dernière, le pays scandinave avait annoncé son intention de fournir à Kiev un certain nombre de Leopard 2, dont 36 exemplaires sont en service au sein de son armée de Terre.
Le ministre norvégien a fait valoir les délais nécessaires pour obtenir le feu vert des livraisons, pour la formation des unités ukrainiennes à l'utilisation de cet engin ainsi que des questions de logistique. "C'est une assez grosse opération mais on souhaite que cela aille aussi rapidement que possible", a-t-il insisté. Plusieurs autres pays occidentaux ont exprimé leur intention de fournir rapidement des chars lourds à l'Ukraine, à l'instar du Royaume-Uni qui compte livrer des Challenger fin mars, ou l'Allemagne qui disait viser "fin mars, début avril" pour la livraison de chars, dont Berlin compte donner 14 exemplaires.
Si la politique prend de plus en plus de place dans la guerre, sur le front, les combats se poursuivent en Ukraine, les Russes cherchant à étendre leur emprise à l'est du pays, où les affrontements s'intensifient ces derniers temps. Mais l'Ukraine a démenti lundi que les troupes russes progressaient dans la région de Donetsk, comme l'a affirmé Moscou, près de la ville de Vougledar, nouveau point chaud du front.
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