Guerre en Ukraine : la contre-offensive ukrainienne se fait attendre

"Nouveau Nuremberg", l'Occident désigné "menace existentielle"... Le point sur la situation en Ukraine

par Y.R. avec AFP
Publié le 1 avril 2023 à 9h01
JT Perso

Source : TF1 Info

Un an après la découverte des horreurs de Boutcha, Volodymyr Zelensky a promis, vendredi 31 mars, un "nouveau Nuremberg" aux Russes.
À Moscou, Vladimir Poutine a lui entériné une nouvelle doctrine stratégique et politique aux accents de Guerre froide.
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

La Russie prend la présidence de l'ONU. Ce n'est pas un canular, même si l'Ukraine dénonce une "mauvaise blague". En ce samedi 1er avril 2023, et pour une durée d'un mois, la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU sera assurée par la Russie. "La Russie a usurpé son siège ; elle mène une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la CPI pour enlèvement d'enfants", a fustigé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba. 

Volodymyr Zelensky promet un "nouveau Nuremberg" à la Russie. À l'issue d'une visite à Boutcha, symbole des atrocités imputées à l'armée russe, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est engagé, vendredi 31 mars, à vaincre le "Mal russe". "Nous allons gagner c'est certain, le Mal russe tombera, justement ici en Ukraine et ne pourra plus se relever", a-t-il martelé devant les Premiers ministres croate Andrej Plenkovic, slovaque Eduard Heger, slovène Robert Golob et la présidente moldave Maia Sandu. "Nous ne pardonnerons jamais", a-t-il juré. "Il y aura un nouveau Nuremberg", a-t-il encore dit dans une vidéo publiée dans la soirée, en référence au procès intenté en 1945-1946 contre 22 des principaux responsables nazis.

Boutcha doit devenir "un symbole de justice". "Nous voulons que chaque meurtrier, chaque bourreau, chaque terroriste russe soit tenu pour responsable de chaque crime contre notre peuple", a lancé Volodymyr Zelensky, au cours d'un sommet à Kiev, un an après la découverte des crimes perpétrées dans la localité de l'oblast de Kiev. Selon lui, le massacre de Boutcha témoigne "de la violence génocidaire systémique qui constitue le cœur des actions russes sur tous les territoires ukrainiens occupés."

Moscou a "laissé faire, voire encouragé" les crimes de guerre. Un an après la découverte des exactions russes dans la martyre ukrainienne, le président français, Emmanuel Macron, a accusé la Russie d'avoir été complice. "L'agression russe a conduit à une systématisation des crimes de guerre contre l'Ukraine et contre sa population", a-t-il dénoncé dans un message vidéo, diffusé lors d'un sommet à Kiev, à l'occasion du terrible premier anniversaire des massacres imputés aux troupes de Moscou. "Et loin de sanctionner ces crimes contraires à toutes les lois de la guerre, les dirigeants russes ont laissé faire, voire les ont encouragés, au mépris du droit international et avec pour objectif clair de soumettre la nation ukrainienne par la violence."

Le Kremlin exclut toute trêve en Ukraine

L'Occident désigné "menace existentielle" par Moscou. Le président russe, Vladimir Poutine, a signé un décret validant une nouvelle doctrine de politique étrangère contre "les pays inamicaux", qui selon son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, souligne "la nature existentielle des menaces" occidentales visant la Russie. Des "bouleversements sur la scène internationale" obligent Moscou à "adapter ses documents de planification stratégique, notamment (celui sur) la conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie", a justifié le chef du Kremlin lors d'une réunion de son Conseil de sécurité nationale. Dans ce nouveau document, les États-Unis sont qualifiés d'"instigateur principal et chef d'orchestre de la ligne antirusse." 

Minsk craint une guerre "nucléaire"... Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, vassal de la Russie, a appelé à une "trêve" et à des pourparlers "sans conditions préalables" entre Kiev et Moscou, qui a rejeté cette éventualité. "Il faut s'arrêter maintenant, avant que ne commence l'escalade. Je prends le risque de suggérer une cessation des hostilités", a lancé "le dernier dictateur d'Europe", au pouvoir depuis 1994. "Il est possible - et il le faut - de régler toutes les questions territoriales, de reconstruction, de sécurité et autres à la table des négociations sans conditions préalables." "À cause des États-Unis et de leurs satellites une guerre totale a été déclenchée", a-t-il dit, estimant que dès lors, "des incendies nucléaires guettent à l'horizon"

... mais joue avec le feu. Lors de son discours à la Nation, le seul allié de Vladimir Poutine en Europe s'est dit prêt à accueillir des armes nucléaires "stratégiques" russes sur son territoire, en plus des armes "tactiques" que Moscou s'apprête déjà à envoyer à Minsk. "Nous ne reculerons devant rien en défendant nos pays, nos états et nos peuples", a-t-il affirmé. "Et ils doivent comprendre cela, les salauds là-bas à l'étranger, qui aujourd'hui essaient de nous faire exploser de l'intérieur et de l'extérieur." Une proposition qui a suscité la préoccupation de la majorité des membres du Conseil de sécurité de l'ONU. En parallèle, les États membres du flanc oriental de l'Otan ont appelé à une présence militaire américaine accrue dans la région.

Le grand retour des Russes à Wimbledon

La guerre en Ukraine "éloigne" l'humanité de la lutte "pour sa survie". "Cette guerre défie toute raison. Cette folie doit cesser", a exhorté le chef des droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk. "Au moment où l'humanité est confrontée à des défis existentiels écrasants, cette guerre destructrice nous éloigne de la tâche qui consiste à bâtir des solutions pour assurer notre survie", a lancé le responsable des Nations unies devant le Conseil des droits de l'Homme, alors que le changement climatique menace l'humanité. Partout sur le territoire ukrainien, "les gens sont confrontés à des souffrances et à des pertes massives, à des privations, à des déplacements et à des destructions", a rappelé le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme.

Sur le front, la bataille de Bakhmout fait rage. Autour de la ville stratégique, que les Russes tentent de prendre depuis des mois au prix de pertes colossales, les combats regagnent en intensité. Kiev a indiqué que des bombardements russes sur la ville d'Avdiivka, dans la même zone, avaient fait deux morts, dont un nourrisson. L'Ukraine avait admis, la veille, ne contrôler plus qu'un tiers de Bakhmout, mais espère que les dommages infligés aux forces de Moscou affaibliront les lignes russes lorsque l'armée ukrainienne lancera la contre-offensive qu'elle prépare, dans l'attente de nouvelles armes occidentales.

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Wimbledon lâche du lest. Sous la pression de l'ATP et de la WTA, les organisateurs du tournoi londonien ont annoncé accepter "sous conditions" la participation des Russes et Biélorusses cette année, en dépit de la poursuite de la guerre en Ukraine, appliquant ainsi la politique des autres épreuves du Grand Chelem. "Notre intention actuelle est d'accepter la participation des joueurs russes et bélarusses à condition qu'ils concourent comme des athlètes 'neutres' et qu'ils remplissent les conditions voulues", a écrit l'All England Lawn Tennis Club (AELTC) dans un communiqué. Une décision "immorale", selon Kiev, qui a a exhorté le gouvernement britannique à ne pas fournir de visas aux joueurs de tennis russes et biélorusses.

Une réintégration qui passe mal. Après l'Allemagne avec Tauberbischofsheim, la France a décidé d'annuler l'étape de Coupe du monde d'escrime de Saint-Maur-des-Fossés, prévue en mai et qualificative pour les JO 2024, en protestation de la décision de la Fédération internationale de réintégrer Russes et Biélorusses. Par conséquent, l'étape d'épée hommes prévue à Saint-Maur-des-Fossés du 19 au 21 mai est annulée. Charge désormais à la Fédération internationale de reprogrammer cette étape.


Y.R. avec AFP

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