Ukraine : le pont de Crimée visé par une énorme explosion

Pluie de missiles russes, déploiement de la Biélorussie… Le point sur la situation en Ukraine

Marius Bocquet avec AFP
Publié le 11 octobre 2022 à 6h41
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Des bombardements d'une ampleur inégalée depuis des mois ont fait au moins onze morts et 89 blessés.
Accusant l'Ukraine de préparer une attaque, Minsk va déployer un groupement russo-biélorusse.
Les faits marquants des dernières 24 heures.

Au 230e jour de la guerre, la pluie de missiles russes lundi et les menaces biélorusses sur l'Ukraine font craindre un changement de dimension du conflit, répondant à une logique d'escalade de Moscou juste après la spectaculaire attaque contre le pont de Crimée, un camouflet infligé au Kremlin. 

Selon les autorités ukrainiennes, 83 missiles ont été tirés par les Russes, dont 43 ont pu être interceptés. Des infrastructures énergétiques mais aussi des cibles civiles, dont une aire de jeux pour enfants, ont été atteintes. "Il n'était pas possible de ne pas répondre" à l'attaque contre le pont de Crimée, a justifié Vladimir Poutine.

Bombardements d'une ampleur inégalée. Des bombardements meurtriers russes d'une ampleur inégalée depuis des mois ont frappé l'Ukraine lundi matin, faisant au moins onze morts et 89 blessés, selon le dernier bilan de la police, dont cinq à Kiev, visée pour la première fois depuis le 26 juin par des missiles. "Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la Terre", a réagi Volodymyr Zelensky lundi matin alors que les missiles russes frappaient les villes ukrainiennes. Mais "l'Ukraine ne peut pas être intimidée", a-t-il lancé dans son allocution du soir, promettant de "réparer tout ce qui a été détruit".

Coupures d'électricité. Des coupures d'électricité étaient en cours lundi en fin de matinée dans de nombreuses régions d'Ukraine. Les gouverneurs des régions de Kharkiv et Soumi (dans le nord-est), Jytomyr (nord-ouest) et Khmelnitskiï (ouest) ont tous évoqué sur les réseaux sociaux des "coupures de courant" suite à des "frappes sur des infrastructures énergétiques". L'Ukraine a annoncé arrêter ses exportations d'électricité à destination de l'Europe à la suite de ces frappes.

Des tirs de roquettes guidées depuis la Biélorussie

La Biélorussie déploie des troupes avec la Russie. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a accusé Kiev de préparer une attaque contre son pays et annoncé que Minsk allait déployer un groupement russo-biélorusse, sans préciser où. "Des tirs de roquettes guidées ont eu lieu ces dernières heures depuis le territoire biélorusse vers l'Ukraine", selon Pierre Grasser, chercheur français associé au centre Sirice à Paris. Des drones iraniens ont aussi été lancés à partir de la Biélorussie, selon Kiev.

"État terroriste." L'Ukraine a accusé l'ONU la Russie d'être un "État terroriste". "La Russie a encore une fois prouvé qu'elle était un État terroriste que l'on doit dissuader de la plus forte des manières", a martelé l'ambassadeur ukrainien à l'ONU Sergiy Kyslytsya. Les pays membres de l'ONU étaient réunis lundi après-midi dans l'amphithéâtre historique de l'Assemblée générale, à New York, pour débattre en urgence d'une résolution de condamnation de l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou.

Indignation des Occidentaux

"Changement de nature" du conflit. Avant l'Assemblée générale, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, "profondément choqué", avait dénoncé "une nouvelle escalade inacceptable de la guerre" dont les civils "paient le prix le plus élevé". Le président français Emmanuel Macron a quant à lui déploré un "changement profond de la nature" du conflit après cette série de frappes qualifiées par l'Union européenne de "crimes de guerre".

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Réunion en urgence du G7. Le G7 se réunit en urgence ce mardi. Les bombardements russes seront au centre des discussions des membres du G7, que la Première ministre britannique Liz Truss doit appeler à ne pas "faiblir d'un iota". Selon Londres, Liz Truss, à la tête du gouvernement depuis un mois, devrait déclarer que "personne ne souhaite la paix plus que l'Ukraine. Et pour notre part, nous ne devons pas faiblir d'un iota dans notre détermination à l'aider à gagner". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer à cette réunion virtuelle d'urgence prévue à partir de 14h, a indiqué Berlin.


Marius Bocquet avec AFP

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