Des deux côtés du Dniepr, les opérations d'évacuation des civils se poursuivent suite à la destruction du barrage de Kakhovka.La catastrophe fait craindre d'importantes conséquences humanitaires et écologiques.Retour sur les derniers événements liés à la guerre en Ukraine.
En Ukraine, les attentions se concentrent sur les rives du Dniepr alors que le niveau d'eau n'en finit pas d'augmenter en aval du barrage de Kakhovka, détruit dans les premières heures de la journée du 6 juin. Les deux camps continuent de se rejeter la responsabilité de la destruction de l'infrastructure, située dans une zone occupée par la Russie, tandis que les opérations d'évacuation des civils se poursuivent.
17.000 personnes dans des zones à risque
Course contre la montée des eaux. En aval du barrage, l'eau continue de monter, entrainant une course contre-la-montre pour évacuer le plus rapidement possible les civils habitant dans les zones inondées. Dans les rues du centre-ville de Kherson, ville située 70 kilomètres en aval du Dniepr par rapport à Kakhovka, l'eau arrivait ce 7 juin à la taille. En contrebas, au bord du fleuve, c'est de cinq mètres qu'elle est montée.
Évacuations. Selon le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko, 1894 personnes ont été évacuées des zones sous contrôle ukrainien, où ont été mobilisés plus de 1600 sauveteurs et policiers. Selon lui, 30 localités ont été inondées dont 10 actuellement sous contrôle russe. Les autorités ukrainiennes vont devoir évacuer "plus de 17.000" civils, avait indiqué mardi le procureur général Andriï Kostine.
Côté russe, les autorités ont évacué "plus de 4000 personnes" et l'état d'urgence a été décrété dans la partie de la région de Kherson contrôlée par Moscou. Un nombre inconnu de civils ont également quitté les zones inondées des deux côtés par leurs propres moyens.
Zelensky en colère. Le président ukrainien a déploré mercredi l'absence d'aide humanitaire, de la part des Nations unies et de la Croix-Rouge après la destruction du barrage de Kakhovka. "L'ONU, les Nations Unies et les représentants de la Croix-Rouge ne sont pas là. Toutes ces heures, ils ne sont toujours pas là", a déclaré Zelensky dans une interview diffusée par les médias allemands Welt TV et Bild. Il s'est dit "choqué" car "ce sont les forces qui doivent être là pour sauver la vie des gens".
Des soutiens internationaux
Réaction française. Au lendemain de la destruction du barrage, le président français Emmanuel Macron a condamné un "acte odieux qui met en danger les populations", après son entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky. Il a annoncé l'envoi, "dans les toutes prochaines heures", d'une "aide pour répondre aux besoins immédiats" de l'Ukraine face à cette catastrophe.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a décidé d'une réunion de coordination des secours ce 8 juin, avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, en visioconférence, après la "destruction scandaleuse" du barrage de Kakhovka. Londres est de son côté dans l'attente, pour commenter davantage, de "tous les éléments disponibles", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, qui avait souligné la veille que le cas échéant, un tel acte constituerait un "crime de guerre".
Discussions avec la Turquie. De son côté, la Chine a exprimé sa "vive préoccupation", et Recep Tayyip Erdogan a suggéré la création d'une commission d'enquête internationale. Lors d'un appel avec son homologue turc, Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué "les conséquences humanitaires et environnementales" de la destruction du barrage. Vladimir Poutine a, lui, assuré au président turc déplorer "une catastrophe environnementale et humanitaire à grande échelle" en Ukraine après un "acte barbare" qu'il impute à Kiev.
La guerre se poursuit sur d'autres fronts
Nouvel incident. Moscou et Kiev se sont par ailleurs accusés d'avoir détruit un pipeline près de Massioutovka, un petit village contrôlé par les forces russes dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine). Le pipeline, qui relie la ville russe de Togliatti, sur les rives de la Volga, à Odessa, le port ukrainien le plus important de la mer Noire, permettait avant la guerre à la Russie d'exporter plus de 2,5 millions de tonnes d'ammoniaque - composant clé des engrais minéraux - notamment vers l'Union européenne.
L'attaque a touché un équipement "crucial pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde", a déploré la diplomatie russe. Oleg Synegoubov, le gouverneur régional ukrainien, avait à l'inverse accusé l'armée russe la veille d'avoir bombardé l'infrastructure. Son fonctionnement avait été suspendu avec le début de l'invasion russe en février 2022 et Moscou exigeait son redémarrage.
Bakhmout. Du côté du front, l'Ukraine a de nouveau revendiqué des progrès près de la ville dévastée de Bakhmout dans l'est. Selon la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar, les forces de Kiev ont avancé "entre 200 mètres et 1,1 kilomètre".
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