De nombreuses familles ukrainiennes obligées de fuir le front tentent de retrouver "un semblant de vie" à des centaines de kilomètres de chez elles.Dans l'une de ces maisons d'exil, plusieurs générations attendent sous le même toit, sans savoir si elles pourront un jour revoir leurs terres natales.
Dans le jardin d'une maison, les enfants s'amusent sur les balançoires et rient. Le temps de quelques instants d'innocence retrouvée, ces familles ukrainiennes contraintes à l'exil retrouvent un semblant de normalité. Depuis son départ de Bakhmout, une ville de l'est du pays où les combats font rage depuis des mois, Marina, 60 ans, résume sa vie en un mot : "survivre, ce n'est que ça". Partie seulement avec son passeport en poche, elle a laissé sur sa terre natale "toute ma vie, ma terre, ma maison, mon travail", raconte cette femme, une cigarette à la main, dans le reportage de LCI en tête d'article.
Dans cette maison vit aussi Valérie, une jeune femme forcée de faire une croix sur son enfance depuis le début du conflit : "mon cœur est brisé", confie-t-elle. Exilée de Severodonetsk, désormais sous contrôle russe, l'étudiante de 20 ans porte à bout de bras ses parents. "Je ne devrai pas dire ça, mais la guerre a permis une bonne chose pour ma famille. Mes parents ont pu partir ailleurs, ils ont de nouveaux amis, de nouvelles connaissances", reconnaît toutefois la jeune femme.
Dans cet exil, les familles rescapées ont retrouvé "un semblant de vie", selon Pacha, 11 ans. Le jeune garçon, comme beaucoup d'enfants issus de la ligne de front, est bien plus mûr que son âge. "Un jour, il y a eu une explosion à une centaine de mètres de moi. Les fenêtres ont presque explosé", raconte-t-il, l'air impassible. "Parfois j'ai peur, parfois non, mais souvent j'ai peur", glisse tout de même l'enfant. Lui et sa famille tentent tant bien que mal de se reconstruire, à des centaines de kilomètres de chez eux.