La ville russe de Volgograd (ex-Stalingrad) a inauguré mercredi un buste de Staline.Ce nouveau monument à la gloire de celui qui incarne la victoire soviétique sur les nazis, mais aussi un régime meurtrier de terreur, intervient à la veille des commémorations de la bataille de Stalingrad.Des festivités auxquelles participera Vladimir Poutine.
Un pas supplémentaire vers la réhabilitation de l'URSS dans les mémoires... et dans son utilisation pour légitimer l'invasion de l'Ukraine. Ce mercredi, un buste en bronze de Staline a été inauguré dans la ville russe de Volgograd (ex-Stalingrad), a rapporté l'agence de presse Ria Novosti. Selon des images qu'elle a diffusées, il a été placé aux côtés de ceux de deux chefs militaires célèbres pour leur rôle dans la bataille de Stalingrad, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski. Des soldats ont ensuite déposé des fleurs au pied des trois statues.
Ce genre de monuments à la gloire de celui qui a dirigé, d'une main de fer, l'Union Soviétique pendant 30 ans - et qui incarne la victoire sur l'Allemagne nazie mais aussi un régime de terreur qui a fait des millions de victimes -, sont rares en Russie. Selon l'artiste Sergueï Chtcherbakov, en charge de sa réalisation, "tout a été rapide, il a fallu exécuter la commande en peu de temps".
Commémorations pour les 80 ans de la bataille
Plus tôt dans la journée, les cérémonies en hommage à la victoire soviétique à Stalingrad ont débuté par des dépôts de gerbes au pied de la Flamme éternelle sur la fosse commune des défenseurs de la ville. L'année 2023 marquant le 80e anniversaire de cette bataille décisive, les journées du 1er et 2 février ont été déclarées non travaillées à Volgograd (littéralement "Ville de la Volga"). Dans ce contexte, le président Vladimir Poutine est attendu sur place. Il devrait prendre la parole, près d'un an après le début de l'invasion de l'Ukraine.
Ces derniers mois, le Kremlin n'a cessé de présenter cette offensive comme une opération de "dénazification", dans la lignée de l'héritage de la Seconde Guerre mondiale. Il ne cesse de qualifier de "néonazies" les autorités de Kiev. Dès lors, le parallèle est facile à dresser.
La ville du sud de la Russie est devenue l'épicentre de cette rhétorique, via notamment un tourisme mémoriel glorifiant les succès lors de la "grande guerre patriotique". "Les défenseurs de Stalingrad nous ont laissé un grand héritage : l'amour de la patrie, la volonté de défendre ses intérêts et son indépendance et la capacité d'être forts face à toutes les épreuves", avait d'ailleurs lancé le président russe en 2018, en marge des célébrations pour les 75 ans des combats.
Ce n'est pas non plus anodin si, dernièrement, les symboles honorant l'Armée rouge côtoient ceux des troupes engagées en Ukraine, ces lettres "Z" et "V" qui ornent de nombreux véhicules militaires russes, dans les rues de Volgograd. Même chose pour les cérémonies de remise de décorations pour les familles de soldats tués en terres ukrainiennes organisées au musée de la bataille de Stalingrad.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info