"Poutine est un idiot" : des milliers d'appels obtenus par le New York Times attestent de la détresse de l'armée russe

Publié le 29 septembre 2022 à 12h43

Source : TF1 Info

Des milliers d'appels téléphoniques entre les soldats au front et leurs proches en Russie ont été obtenus par le New York Times.
Leur analyse a permis d'avoir un aperçu de l'état des troupes en pleine guerre.
Loin des discours de propagande, ces hommes témoignent de la désorganisation de l'armée, du manque de matériels et des lourdes pertes qu'ils subissent.

"Cette guerre est la décision la plus stupide que notre gouvernement n'a jamais prise." Dans un article recensant des extraits et analyses de milliers d'appels téléphoniques interceptés entre des bataillons sur le front ukrainien et leurs familles en Russie, le New York Times offre un aperçu de l'état des troupes russes en pleine guerre.

Avec des mots parfois crus, souvent durs, les soldats russes témoignent auprès de leurs proches de la violente réalité à laquelle ils sont confrontés depuis le début de la guerre.

Des militaires russes mis en échec

Loin des discours de propagande dépeignant un conflit qui se déroule exactement comme prévu, les soldats russes font état du chaos dans lequel ils se trouvent. "Personne ne nous a dit que nous partions en guerre. Ils nous ont prévenus un jour avant de partir", raconte l'un des soldats. 

Un autre annonce que la stratégie militaire russe est mise en échec, voire est complètement désorganisée. "Nos propres forces nous ont bombardés", s'indigne un homme. "Des gars ont retiré l'armement du corps des Ukrainiens et l'ont pris pour eux... Leur armement de l'OTAN est meilleure que la nôtre", rapporte un autre auprès de sa petite amie. "Poutine est un idiot. Il veut prendre Kiev. Mais c'est impossible qu'on y arrive", explique Aleksandr au téléphone.

Près de trois semaines après le début de l'invasion, les soldats font également état des lourdes pertes que subit leur propre camp face à la défense des Ukrainiens. "Il ne reste plus personne de mon régiment de Kostroma", confie un soldat. "Il y avait 400 parachutistes. Seuls 38 ont survécu… Parce que nos commandants ont envoyé les soldats au massacre", affirme un collègue. Des morts par centaine qui sont aussi constatés en Russie. "Les cercueils n'arrêtent pas d'arriver. On enterre les hommes les uns après les autres, c'est un cauchemar", avoue une femme à son partenaire, combattant en Ukraine.

Mais les soldats témoignent aussi des pillages et des massacres de civils ukrainiens. Face aux horreurs dont ils sont témoins, voir auxquelles ils participent, certains annoncent vouloir quitter l'armée, voir déserter. "Je démissionne, bordel de merde... Je vais prendre un boulot civil. Et mon fils ne rejoindra pas l'armée non plus, c'est sûr à 100%", déclare un engagé à sa femme. Alors que Vladimir Poutine a décidé d'une "mobilisation partielle" des hommes russes et que la Douma a durci les peines pour la désertion, l'insubordination et l'évasion du service militaire, les espoirs de ces soldats semblent loin de se réaliser. 


Aurélie LOEK

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