Plus de 65.000 réfugiés sont arrivés en Arménie après avoir fui le Haut-Karabakh, théâtre d'une offensive de l'Azerbaïdjan.Invité de LCI ce jeudi, André Manoukian appelle la France à agir."Il faut immédiatement envoyer des aides, montrer que l'Europe est là", demande l'auteur-compositeur d'origine arménienne.
Le nombre de réfugiés ne cesse de grimper. D'après le dernier bilan des autorités arméniennes, plus de 65.000 réfugiés sont arrivés dans le pays en provenance du Haut-Karabakh, soit plus de la moitié de la population officielle de cette région séparatiste où l'Azerbaïdjan a mené une offensive éclair la semaine dernière. Invité de LCI ce jeudi, André Manoukian, auteur-compositeur d'origine arménienne, affirme que "le cauchemar recommence".
Faire pression sur le gouvernement pour instaurer une aide humanitaire urgente
André Manoukian
"Cela nous rappelle ces images de 1915, du premier génocide du XXe siècle, lorsqu'1,5 million d'Arméniens furent exterminés", déclare-t-il (voir vidéo en tête de cet article). "Cette fois, ils sont expulsés de leurs terres ancestrales par la violence, par le pire. La terreur est pratiquée, il y a des récits terribles, des enfants exécutés devant leurs parents", assure-t-il. "Nous assistons à une barbarie sans nom, et non seulement l'Europe ne fait rien, mais elle signe des contrats avec le bourreau. On marche complètement la tête à l'envers."
André Manoukian appelle désormais la classe politique à parler d'une même voix. "Au-delà de l'union, nous demandons aux politiques de faire pression sur le gouvernement pour instaurer une aide humanitaire urgente", lance l'auteur-compositeur. "Nous avons très peur que l'Azerbaïdjan ne s'arrête pas là. La Turquie et l'Azerbaïdjan rêvent d'annihiler tout le sud de l'Arménie pour une continuité territoriale", affirme-t-il.
"Il faut donc immédiatement envoyer des aides, et leur montrer que l'Europe est là", demande André Manoukian. "Devant des témoins, peut-être qu'ils arrêteront leurs exactions : envoyer des observateurs de l'ONU, des casques bleus, ce que vous voulez", poursuit l'auteur-compositeur. "Nous demandons tous à la France d'aller au-delà des mots et d'envoyer de l'aide humanitaire. Si l'Europe ne fait rien, on se retrouve dans le vide"