INTERNATIONAL - Depuis le regain des tensions en Syrie, la Turquie se sert des milliers de migrants séjournant sur son sol comme d'un moyen de pression sur les pays occidentaux. Effrayée par la perspective d'une crise migratoire de grande ampleur comme en 2015, la Grèce tente de contenir ce flot de population à l'extérieur de ses frontières. Une situation à l'origines de nombreux drames personnels.
"Même si on est avec des enfants, les soldats grecs tirent en l'air. Ils nous prennent tout : argent, téléphones..." Originaire d'Afghanistan, Resul vit une véritable tragédie. Autorisé comme des milliers d'autres à quitter la Turquie, il se heurte pour l'instant à l'intransigeance de l'état grec placé "en alerte maximum". Une réponse de l'Europe à la manœuvre politique de la Turquie qui espère obtenir de sa part un soutien en Syrie en faisant resurgir le spectre d'une crise migratoire massive.
Massés dans la zone tampon entre la Grèce et la Turquie devant le poste-frontière hermétiquement bouclé par des policiers grecs lourdement équipés et soutenus par l'armée, des femmes, des hommes et des enfants se trouvent ainsi coincés aux frontières de l'Europe avec des perspectives qui s’amenuisent à chaque heure qui passe. Nejip, un autre migrant afghan laisse lui aussi parler sa détresse en affirmant que les forces grecques "nous ont frappé, ils nous ont pris notre argent". Désormais il n'a guère d'autre but que de "marcher jusqu'à la mort".
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Plusieurs milliers de migrants et de réfugiés sont massés le long des 212 km de la frontière terrestre gréco-turque qui borde le fleuve Evros (nommé Meritsa côté turc) dans l'attente de pouvoir passer en Grèce. L'Organisation internationale des migrations (OIM) a estimé leur nombre à quelque 13.000 ce week-end. Une augmentation des arrivées est également enregistrée par la mer dans les îles de l'Egée, en face de la Turquie.