ESPACE - Thomas Pesquet a réussi sa redescente sur Terre ce lundi matin, après six mois en orbite. Entre expériences scientifiques, logistiques et sorties dans l'espace, l'astronaute a rempli sa feuille de route.
Deux cent jours et presque autant d’expériences scientifiques. Voilà en bref, le bilan à tirer du passage de Thomas Pesquet à bord de la station spatiale internationale (ISS). Ce lundi et après six mois en orbite, l’astronaute français quitte le laboratoire avec ses trois compagnons spationautes, direction la Terre.
Pendant son séjour dans l’espace, l’homme aura cumulé presque tous les postes. De laborantin à commandant en chef, sans manquer la manutention quasi quotidienne de la station. Pour la communauté scientifique, c’est mission réussie.
Il faut dire que l'ingénieur de formation n’a pas chômé. En six mois, il a enchaîné les expériences scientifiques, n’en oubliant pas celle du blob partagée avec les 2.000 écoliers français. Mais il a aussi réparé le système de filtration CO2 tombé en panne, jonglé avec l’orientation de la station, gardé le lien avec les ingénieurs au sol et aidé à installer des panneaux solaires en dehors du laboratoire.
Avec ses 4 sorties dans l’espace, l’astronaute détient désormais, selon le CNES, le record européen de la plus longue durée passée dans le vide spatial. Soit 39h54m au total !
La "science est un continuum"
Mais Rémi Canton, chef de projet de la mission Alpha, préfère nuancer. Outre le travail intense de l’astronaute, "toutes les expériences ne se valent pas en durée et en complexité, explique-t-il. Thomas Pesquet n’arrive pas avec son propre programme dans la station. Les astronautes se relaient et continuent les expériences de l’ISS qu’ils n’ont parfois même pas commencées eux-mêmes.”
Car comme le rappelle le chef de projet, "la science est très longue. Chacun participe à son continuum."
La différence cette-fois, reprend Rémi Canton, “c’est que, contrairement à la mission précédente, les astronautes étaient plus nombreux à bord de l’ISS”. Conséquence, ils ont pu plus facilement multiplier les expériences.
“Cela fait plus de 20 ans que la station spatiale internationale existe. Alors on ne va pas découvrir un nouvel organe mais certaines de ces expériences permettent des applications concrètes dans notre vie quotidienne." Le scientifique pense notamment aux échographies pilotées depuis la Terre qui, aujourd'hui, rappellent celles effectuées à distance dans les déserts médicaux.
“C’était une mission plutôt chargée, du début à la fin. Je m’étais promis de prendre un peu de temps pour moi et je ne l’ai pas fait. Là, une semaine de vacances, ça ressemble au paradis”, avoue Thomas Pesquet dans un sourire à France Inter.
En lisse pour partir sur la Lune ?
Mais à peine rentré, l'astronaute pourrait être appelé à une autre expédition, cette fois vers la Lune. L’équipage reste encore à faire. “Il fait partie des trois spationautes européens qui peuvent effectivement y prétendre, continue Rémi Canton, comme l’Italien Luca Parmitano et l’Allemand Alexander Gerst. Tous les trois sont partis en mission dans l'ISS. Ils ont fait des sorties dans l’espace et ont été, tous les trois, commandants de la station. Si Thomas n'avait pas rempli l'un de ces trois aspects, il aurait sûrement eu du retard. Mais là, il a ses chances comme les autres."
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