DOCUMENT TF1 - Afghanistan : l'hôpital français de Kaboul, un refuge précaire

V. F - Reportage de nos envoyés spéciaux Liseron Boudoul et Romain Reverdy
Publié le 18 août 2022 à 16h49, mis à jour le 18 août 2022 à 17h20

Source : JT 13h Semaine

En Afghanistan, des millions d'enfants sont menacés de famine.
Ce sont les premières victimes de la crise économique et sanitaire dans laquelle s'enfonce le pays depuis l'arrivée des talibans.
Certains, parfois dans des états critiques, sont accueillis à l'hôpital français de Kaboul.

L'hôpital français de la Mère et de l'Enfant à Kaboul est devenu le dernier refuge pour les plus pauvres des pauvres, après que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan il y a un an. L'un d'entre eux contrôle désormais l'entrée. Tandis que des familles afghanes arrivent de tout le pays avec des enfants très malades. C'est l'ONG "La chaîne de l'espoir" qui les accueille. Éric Cheysson, chirurgien, en mission pour une semaine, revient ici après de longs mois d'absence.

Le médecin vient opérer les cas les plus graves comme le petit Youssef arrivé avec son père il y a deux jours. "Il a un œil qui est complétement protubérant, qui est en train de s'ulcérer. Est-ce que c'est une lésion maligne, c'est-à-dire une tumeur de l'orbite, auquel cas le pronostic est extrêmement sévère ou alors c'est une lésion bénigne et à ce moment-là, on pourra l'opérer", explique-t-il dans la vidéo du JT de 13H en tête de cet article."On ne peut pas laisser cet enfant dans cet état-là", ajoute-t-il. 

350 enfants attendent une intervention cardiaque

Car de nombreux hôpitaux ont été contraints de fermer leurs portes faute de moyens. Alawadin vient d'être opéré en urgence pour une sérieuse infection des reins. "Il faut le renutrir. Il est dans un état catastrophique du point de vue nutrition, donc on a paré au plus pressé. On a là le cumul des malheurs ; ces enfants sont loin, isolés, ils n'ont aucun moyen. Une fois de plus, ça a été un combat pour le faire venir", constate le chirurgien.

Sur place, 350 enfants attendent une intervention cardiaque. Dans la salle de réanimation, la seule d'Afghanistan, le petit Samim se réveille tout juste. Il a attendu un an avant d'être opéré du cœur. "Avec l'arrivée des talibans, tous les experts, tous les chirurgiens ont été obligés de quitter l'hôpital, de quitter le pays, ils sont partis", regrette le docteur Najeebullah Bina.  Les infirmières, elles, sont revenues. Les talibans autorisent en effet les femmes à travailler dans le secteur médical. 

Ici, c'est aussi le dernier espoir pour les mères afghanes comme Sahar. Elle a amené son nourrisson dans un état critique, dénutri. "Ce petit garçon s'appelle Sopanola, il a trois ans. Il est arrivé il y a sept jours à l'hôpital, il pesait 6 kg. On a réussi à stabiliser son poids et il a repris presque 200 g en sept jours, ce qui est très bien", se félicite Sonia Cautain, cheffe de mission pour la Chaîne de l'espoir. Pour cette humanitaire française, sauver ces bébés, c'est presque un devoir moral. "Je suis revenue en Afghanistan il y a quatre mois maintenant. Vu la situation, c'est essentiel d'être là. L'hôpital fait un travail fabuleux, on a une super équipe, il faut tenir bon", poursuit-elle, des sanglots dans la voix. 

Plus de deux millions d'enfants sont actuellement menacés de famine en Afghanistan, un pays désormais plongé dans un désastre humanitaire.


V. F - Reportage de nos envoyés spéciaux Liseron Boudoul et Romain Reverdy

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