FERMETURE DES FRONTIERES - Pour empêcher l’afflux de migrants qui tentent de passer en Europe depuis la Turquie, la Grèce a mobilisé son armée pour consolider sa frontière.
Plus d’une dizaine de véhicules de terrassement de l’armée grecque travaille depuis lundi 9 mars pour réparer et renforcer la clôture de barbelés au poste frontière de Kastanies. Une réaction à la décision prise par Ankara, le 28 février, d’ouvrir ses frontières en utilisant ses migrants comme une "arme politique", selon Athènes.
En conséquence, en moins de 48 heures, plus de 13.000 personnes se sont rapidement massées au poste frontière de Kastanies pour tenter de passer en force en Grèce. Ils se sont heurtés aux soldats anti-émeutes armés de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Ce week-end, les autorités d’Athènes ont annoncé avoir repoussé 1646 tentatives d’incursion sur le territoire européen et arrêté un Marocain et un Egyptien.
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Le président Erdogan s’est de son côté rendu à Bruxelles ce lundi dans le but de négocier un nouvel accord avec l’UE et ainsi régler la crise migratoire sur fond de conflit syrien. Sur le terrain, un cessez-le-feu a été conclu récemment entre l’armée turque et le régime syrien (soutenu par la Russie). Mais la situation humanitaire reste désastreuse dans la province d’Idleb.
La Turquie demande à l’Union européenne de "prendre sa part du fardeau" de cette crise migratoire. L’Europe, de son côté, dénonce un "chantage" aux migrants et exhorte Ankara à respecter ses engagements de 2016. Un accord avait été conclu cette année-là sur la base d’une aide financière massive de l’Union européenne à la Turquie pour qu’elle accueille des millions de réfugiés.
Le président Erdogan a annoncé une visite prochaine d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron à Istanbul le 17 mars.