La présidente Dina Boluarte est de plus en plus contestée, Lima est gagnée par les manifestations.Au moins 49 personnes sont mortes et 600 autres blessées depuis le début de la crise, il y a un mois.
Loin de s'essouffler, le mouvement de protestation contre la présidente socialiste Dina Boluarte semble repartir de plus belle depuis la fin de la trêve de Noël. Une toute première manifestation a même eu lieu jeudi dans la capitale Lima, où ils étaient des milliers à défiler dans le centre historique, à l'appel d'un conglomérat de collectifs sociaux, de syndicats et de partis de gauche. Ici comme ailleurs, les contestataires réclament la démission de la présidente, des élections présidentielles et législatives immédiates.
"À Juliaca, un policier mort brûlé vif dans sa voiture"
Cette semaine a été marquée par une répression particulièrement meurtrière. Dans la ville touristique de Cuzco, point de départ vers la cité du Machu Picchu, des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait un mort et une trentaine de blessés. L’hôtel Marriott a même été la cible de jets de pierre. L’aéroport de la ville est fermé par prévention.
Plus au sud à Juliaca, un policier est mort dans sa voiture, brûlé vif par une foule vindicative, après le décès de 18 manifestants en début de semaine à Puno, épicentre de la contestation à une cinquantaine de kilomètres de là. Depuis, un couvre-feu de trois jours a été instauré dans la région, pour tenter de contenir le mouvement. Toutefois, les grèves et blocages routiers se poursuivent dans 10 des 25 régions du pays, touchant Tacna, Moquegua, Puno, Cusco, Apurimac, Arequipa, Madre de Dios et Amazonas.
Demande d'enquête préliminaire pour génocide
Au moins 49 personnes sont mortes et 600 autres blessées depuis le début des manifestations, début décembre 2022.
Face au durcissement de la répression, le parquet péruvien a annoncé il y a deux jours avoir déposé une demande d'enquête préliminaire contre la présidente, notamment, pour "génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations des mois de décembre 2022 et janvier 2023 dans les départements d’Apurimac, de La Libertad, de Punon, de Junin, d’Arequipa et d’Ayacucho ".
L'origine de cette crise politique remonte au 6 décembre 2022, quand le congrès a destitué puis arrêté le président Pedro Castillo pour avoir voulu se maintenir au pouvoir après n'avoir pu dissoudre le Parlement. Une tentative qui sera qualifiée de putsch manqué par ses adversaires. Depuis, l'ex-président radical de gauche arrivé au pouvoir en 2021 croupit dans une cellule de Lima.
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