"Nous allons gagner !" : les livraisons d'armes à l'Ukraine peuvent-elles changer le cours de la guerre ?

Un vaste dépôt de carburant était en flammes dans la nuit de dimanche à lundi, comme on peut le voir dans le reportage en tête d'article. Nous sommes en Russie, à 150 km de la frontière avec l'Ukraine. L'incendie pourrait avoir été déclenché par un drone dit "kamikaze", bourré d'explosifs et envoyé par l'armée ukrainienne. 

Les Américains en ont déjà fourni près d'une centaine de ce type à Kiev, et annoncent déjà une nouvelle livraison d'envergure, accompagnée de 140.000 obus. Les Allemands et les Britanniques vont, eux, envoyer des blindés. Quant à la France, elle a déjà promis ses canons automoteurs Caesar. Jusqu'ici, les moyens fournis par les Occidentaux aidaient les Ukrainiens à se défendre. Désormais, ils vont leur permettre d'attaquer.

Selon Pierre Servent, consultant Défense TF1-LCI, "si Poutine ne rencontre pas un rapport de force qui lui serait défavorable, il n'ira jamais à la table des négociations". Contre-attaquer plutôt que défendre, c'est désormais l'objectif, illustré par la situation sur le terrain dans le nord-est du pays. En mars, les Russes avaient pris le contrôle d'Izioum, créant un axe stratégique entre la Russie et Kramatorsk, ville-clé pour la conquête du Donbass. Les Ukrainiens viennent de lancer une contre-offensive depuis Kharkiv pour couper ce chemin de ravitaillement de l'armée russe. 

Si la route est encore longue, ils gagnent progressivement du terrain, comme ont pu le constater les envoyés spéciaux de TF1 sur place. Dans un village récemment repris aux Russes dans ce secteur, un soldat ukrainien a tenu à nous montrer un char détruit lors des affrontements. "Bien sûr que nous allons gagner !", assure le militaire, "grâce à l'aide des Français, des Britanniques et des autres". Ici, l'armement promis est attendu avec impatience. 

Lors de l'offensive ukrainienne sur cette zone, les troupes russes ont été repoussées à une dizaine de kilomètres à l'est et au nord. En une semaine, l'armée de Kiev a ainsi repris douze localités autour de Kharkiv. Selon les militaires ukrainiens, c'est une phase de reconquête qui vient de débuter. L'aide militaire des occidentaux, qui vient appuyer cette stratégie, s'élève à plus de 4 milliards d'euros, avec un objectif désormais assumé : affaiblir au maximum l'armée russe.