DOCUMENT - Depuis dix jours, la ville de Kaboul est retombée aux mains des talibans. Les administrations, écoles, universités sont fermées et la vie peine à reprendre pour les habitants. Le reportage exclusif de notre équipe sur place.
Dix jours après la reprise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, la vie quotidienne reprend difficilement à Kaboul. Au marché de la ville, où les clients affluaient encore il y a quelques jours, les commerçants font grise mine.
"Avant l'arrivée des talibans, je gagnais bien ma vie en vendant des dattes. Maintenant, les gens n'ont plus d'argent, les banques sont fermées. Le business, c'est la catastrophe et il n'y a personne pour gérer la ville", regrette l'un des marchands au micro de nos journalistes.
Services publics, écoles à l'arrêt
Le pays de 40 millions d'habitants est quasiment à l'arrêt. Les services publics n'ont toujours pas repris, les fonctionnaires ne reçoivent pas leur salaire. Les écoles et universités sont également fermées, jusqu'à nouvel ordre.
"Ça ne me pose pas de problème s'il faut remettre la burqa. Ce que j'aimerais des talibans, c'est qu'ils autorisent les jeunes à étudier dans les écoles, les universités pour qu'ils soient éduqués", assure une mère de famille.
Les administrations sont désertées. A la mairie, un groupe de combattants armées se sont installés depuis une semaine. Ils expliquent à notre équipe sécuriser le bâtiment. A quelques mètres de là, la "green zone", où sont installés les ambassades, va bientôt être détruite par les talibans.
Maintenant, c'est la loi islamique en Afghanistan
Un taliban
Dans la rue, notre équipe est interpellée par un combattant, affirmant que désormais, les femmes doivent se couvrir les jambes et porter de longues robes. "Maintenant, c'est la loi islamique en Afghanistan", lance-t-il à la caméra.
A ses côtés, un commandant taliban tient entre ses mains un long objet. "Ça, c'est mon fouet", explique-t-il en l'agitant. "Je fais comme ça pour remettre de l'ordre dans la rue, je l'utilise aussi pour arrêter quelqu'un quand j'en ai besoin", ajoute-t-il.
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Malgré les demandes occidentales, les talibans ont confirmé ce mardi qu'ils ne permettraient pas aux évacuations de se prolonger au-delà du 31 août. Au total, près de 60.000 étrangers et Afghans ont déjà fui le pays par avion depuis la prise de pouvoir éclair des talibans.