VIDÉO - Iran : la jeunesse manifeste et défie la répression

M.C, avec AFP
Publié le 6 octobre 2022 à 6h30, mis à jour le 6 octobre 2022 à 14h01

Source : TF1 Info

Depuis quelques jours, des rassemblements voient le jour en Iran pour protester contre la mort de Mahsa Amini.
Plusieurs écolières iraniennes ont osé retirer leur foulard et défier la répression.
De nombreuses vidéos de ces manifestations ont vu le jour sur les réseaux sociaux.

Des écolières iraniennes ont osé retirer leur foulard et organiser depuis quelques jours des rassemblements pour protester contre la mort de Mahsa Amini, défiant la répression meurtrière des manifestations qui ont lieu depuis près de trois semaines en Iran. Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile. 

Depuis, la colère des Iraniennes a éclaté et s'est propagée dans le pays lors de son inhumation et s'est propagée dans le pays. Les manifestations sont devenues les plus importantes en Iran depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l'essence. Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, tandis que les autorités avancent un bilan d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées et plus de 620 relâchées dans la seule province de Téhéran, selon les autorités.

Des étudiants se sont rassemblés le weekend dernier avant d'être confrontés à la police antiémeute qui les a coincés dans un parking souterrain de l'université de technologie Sharif de Téhéran avant de les interpeller. Depuis, des écolières ont pris le relais dans tout le pays en adoptant diverses tactiques, notamment en retirant leur voile et en criant des slogans hostiles au régime conservateur.

"Femme, vie, liberté"

Dans plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, des jeunes filles, la tête non voilée, crient "Mort au dictateur" (en référence au guide suprême Ali Khamenei, ndlr), lundi 3 octobre dans une école de Karaj, à l’ouest de Téhéran. Un autre groupe de filles scande "Femme, vie, liberté" en défilant dans une rue. 

D'autres vidéos publiées en ligne montrent des écolières quittant les salles de classe pour défiler dans divers endroits de la ville lors de manifestations éclair, afin d'éviter d'être repérées. L'AFP, qui relaie cette information, n'a pas été en mesure de vérifier ces images de manière indépendante. Mais le procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri a reconnu mercredi que des jeunes étaient impliqués dans les manifestations, dénonçant l'influence des réseaux sociaux. "Le fait que des jeunes de 16 ans soient présents dans ces événements est provoqué par les réseaux sociaux, ils sont piégés", a-t-il déclaré, cité par l'agence ISNA.

Le ministre de l'Éducation Yousef Nouri, cité par l'agence IRNA, a lui affirmé que "les attaques de l'ennemi visaient les universités ainsi que les mondes des sciences et de l'éducation".

Depuis le début du mouvement, les Iraniennes tentent tant bien que mal de défier la répression, malgré les règles imposées par le régime du pays.  Ce dernier a mis en place de sévères restrictions à l’accès aux réseaux sociaux. Mardi 4 octobre, le chanteur iranien Shirvin Hajipour, arrêté après que sa chanson en faveur des manifestations est devenue virale, a été remis en liberté sous caution.

La violente répression des manifestations en Iran a provoqué une vague de condamnations à travers le monde. Après l'annonce de sanctions par les Etats-Unis et le Canada, l'Union européenne a annoncé mardi son intention de sanctionner à son tour l'Iran par des "mesures restrictives" pour protester contre "la façon dont les forces de sécurité iraniennes ont réagi aux manifestations".


M.C, avec AFP

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