Russie : plus de 1300 personnes arrêtées dans des manifestations contre la mobilisation militaire

V. Fauroux
Publié le 21 septembre 2022 à 18h57, mis à jour le 22 septembre 2022 à 12h42

Source : TF1 Info

Après l'annonce de mobilisation des réservistes de l'armée par Vladimir Poutine, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes russes ce mercredi soir.
Un mouvement de contestation aussitôt réprimé par la police.
Selon une ONG, plus de 1300 manifestants ont été arrêtés.

"Non à la guerre !" La population russe a décidé de protester contre la mobilisation partielle annoncée par Vladimir Poutine. De nombreuses personnes, parmi lesquelles des mères de famille, sont descendues dans les rues de Moscou ce mercredi soir, mais aussi dans 38 autres villes du pays, dont Saint-Pétersbourg. Il s'agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l'annonce de l'offensive de Moscou en Ukraine fin février.

Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte des arrestations, au moins 1332 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations improvisées. De leurs côtés, les journalistes de l'AFP à Moscou ont vu au moins 50 interpellations sur l'une des artères centrales de la capitale. À Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier d'arrêtés a été emmené par la police dans le centre.

"Tout le monde a peur"

"Je ne donnerai pas mon fils, je ne laisserai pas mon fils partir", s'est insurgé une jeune mère prénommée Natalya lors de la manifestation à Moscou. Tandis qu'à Saint-Pétersbourg, un étudiant, arborant un emblème pacifiste sur sa poitrine, a expliqué la crainte qui s'est emparée de nombreux habitants : "Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c'est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens", a souligné Vassili Fedorov. Alexeï Zavarki, 60 ans, regrette lui la réponse policière immédiate aux rassemblements. "Je suis venu participer, mais il semble qu'ils ont déjà embarqué tout le monde", dit-il, avant d'ajouter : "je ne sais pas où nous allons, ce régime a signé son arrêt de mort, détruit la jeunesse".

Quelques heures plus tôt, dans une adresse à la nation, Vladimir Poutine s'est dit prêt à utiliser "tous les moyens" dans son arsenal face à l'Occident qu'il a accusé de vouloir "détruire" la Russie. "Ce n'est pas du bluff", a-t-il assuré. 

Se gardant d'annoncer une mobilisation générale, redoutée par des millions de Russes, le maître du Kremlin en a décrété une "partielle", mesure jugée "urgente et nécessaire". Selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, 300.000 réservistes sont concernés dans un premier temps.


V. Fauroux

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