Depuis le mois de juin, le Canada est en proie aux flammes.Quatorze millions d’hectares sont déjà partis en fumée.Les pompiers sont impuissants.
Au Canada, la ville de West Kelowna est encerclée par des mégafeux. Sous les yeux des habitants, un brasier immense. L’état d’urgence y a été décrété et des milliers de personnes continuent à fuir. “Cette année, le feu est vraiment plus effrayant, car il n’a jamais été aussi proche des maisons”, témoigne un jeune homme.
Depuis trois mois, le Canada brûle. Jamais il n’avait fait face à des incendies aussi longs et destructeurs. Déjà quatorze millions d’hectares de forêt sont partis en fumée. Un record. C’est l’équivalent de la superficie de la Grèce ou un quart de la France rayé de la carte.
"Les pompiers vont gérer ces incendies sans pour autant chercher à les éteindre"
Mais à quoi sont dus ces mégafeux ? La sécheresse mêlée à des épisodes orageux et des vents violents ont créé les premières étincelles au printemps dernier. La précocité de ces feux est là-bas un phénomène inédit. “Il y a aussi un cumul d’un été particulièrement chaud. Ce mois de juillet est le plus chaud jamais enregistré sur le globe et ça a un impact évidemment sur l’incendie qui ne peut pas refroidir la nuit, donc ce sont des phénomènes qu’on ne peut pas arrêter”, déplore Jean-Baptiste Filippi, chargé de recherches au CNRS à l’université de Corse.
La lutte s’organise difficilement. Les zones ravagées par les incendies sont immenses. Impossible pour les pompiers canadiens d’être partout. Alors, ils interviennent seulement là où les risques sont les plus élevés. “Ils vont gérer ces incendies sans pour autant chercher quelques fois à les éteindre, parce qu’ils n’ont pas un territoire qui leur permet de lutter. Il n’y a pas de voies de circulation mais simplement des voies aériennes”, explique Éric Florès, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Comme toutes les parties du monde proches des pôles, le Canada est particulièrement touché par le réchauffement climatique. Ces mégafeux pourraient se multiplier et s’intensifier dans les prochaines décennies.