VIDÉO - L'élection de Miss Pérou tourne à la révolte contre les violences faites au femmes

"Je m’appelle Camila Canicoba et je représente le département de Lima." Tout avait commencé comme d’habitude pour cette élection de Miss Pérou qui s’est tenue dimanche. Les candidates ont défilé, enchaîné les tenues et les poses. Sauf que la belle machine s’est soudain enrayée. Car voici la suite des présentations de la candidate de Lima : "Mes mensurations sont : 2202 cas de féminicides signalés au cours des neuf dernières années dans mon pays", déroule Camila Canicoba, l’air affirmé.

L’une après l’autre, les 23 candidates se sont avancées sur la scène, les mains sur les hanches, l’air décidé. Et ont toutes déroulé, au lieu de leurs mensurations, le nombre des violences faites aux femmes. Chacune énonçant une statistique. La gagnante de l’élection, Romira Lozano, a mentionné les 3114 victimes de trafic humain depuis 2014. D’autres candidates ont évoqué les 40% de femmes victimes de harcèlement de rue, les 13.000 jeunes filles mineures abusées sexuellement chaque année, ou encore les 80% des femmes victimes de violences domestiques. Futile, le concours de Miss ?  

Au moment du défilé en maillots de bain des 13 finalistes, l’organisatrice de l'évènement a également pris la parole, précisant que les femmes étaient libres de s'habiller comme elles le désiraient et que personne n'avait le droit de leur manquer de respect, de les toucher, de les agresser.

"Ce soir, nous ne parlons pas seulement de ces 23 femmes", a conclu le présentateur de la soirée. "Nous parlons de toutes les femmes de notre pays qui ont des droits et méritent le respect".

En août 2016, au Pérou, des dizaines de milliers de femmes étaient descendues dans la rue pour dénoncer les violences dont elles étaient  victimes.