VIDÉO - "Non à la guerre" : des milliers de manifestants contre l'offensive en Ukraine arrêtés en Russie

par La rédaction de TF1info | Reportage vidéo Julien Cressens et Agnès Quirali
Publié le 7 mars 2022 à 17h43, mis à jour le 7 mars 2022 à 17h50

Source : JT 13h Semaine

Si Vladimir Poutine semble jusqu'ici résister aux pressions internationales, une partie de la population russe, elle, commence à protester.
Parmi les manifestants descendus dans la rue ce week-end, plus de 4600 ont été arrêtés.
Depuis vendredi, une loi réprime les informations dites "mensongères" sur l'armée russe.

"Non à la guerre", scandent des manifestants rassemblés dimanche, sur des vidéos montrant des foules de protestataires dans les rues de Moscou, à retrouver dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article. Le rassemblement est interdit, et certains sont vite interpellés par la force. Sur l'une des vidéos, on aperçoit une manifestante en train de se débattre et pousser des cris, tandis que des agents suréquipés, qui la tirent par les bras et les jambes et la soulèvent.  

Dans ce qui ressemble à un acte de résistance, des hommes entonnent l'hymne ukrainien à tue-tête, tandis que les policiers les conduisent à marche forcée dans les fourgons des forces de l'ordre. D'autres sont amenés dans le silence et sans résistance dans leurs véhicules. Dans la capitale russe mais aussi à Ekaterinbourg, en Sibérie occidentale, et dans 60 autres villes russes, 4600 personnes auraient été interpellées ce week-end, selon des ONG locales. Une nouvelle vague de répression, s'ajoutant aux plus de 8000 arrestations déjà enregistrées depuis le début de l'offensive, le 24 février. 

Des enfants emmenés au commissariat

Le Kremlin a donc durci le ton depuis le début du conflit, qui a déjà ravagé l'Ukraine, et n'hésite plus à arrêter des familles entières pour museler toute contestation. Sur des photos fournies par un député de l'opposition, cinq enfants sont en état d'arrestation, dans un fourgon surveillé par des policiers, pour avoir manifesté avec leurs parents devant l'ambassade ukrainienne. Ils gardent encore sur leurs genoux leurs pancartes, qui arborent des drapeaux russes et ukrainiens. 

Sur une vidéo, l'un d'eux, en larmes, s'adresse à sa mère de l'autre côté d'une grille. "Pourquoi ils ne te laissent pas sortir ?", implore l'enfant. "Parce qu'ils ne veulent pas que les gens se rassemblent contre la guerre", lui répond-elle. Tous auraient finalement été relâchés après plusieurs heures passées au commissariat.

Le parlement russe a par ailleurs adopté vendredi une loi sanctionnant de peine pouvant aller jusqu'à quinze ans de prison tous ceux qui propageraient des "informations mensongères" sur l'armée de Moscou. Un énième tour de vis intérieur depuis le début de l'invasion russe. Un amendement séparé, lui aussi adopté vendredi, prévoit par ailleurs des sanctions pour les "appels à imposer des sanctions à la Russie", qui croule sous les sanctions internationales depuis le début de l'offensive en Ukraine. Le Kremlin tente aussi de mettre au ban les médias indépendants, en restreignant leur accès.

Samedi 25 février, le régulateur russe avait déjà ordonné aux médias nationaux de supprimer de leurs contenus toute référence à des civils tués par les soldats russes en Ukraine, et leur avait interdit d'utiliser une série de termes comme "invasion", "offensive" ou "déclaration de guerre", même si certains Russes tentent de s'informer encore par des moyens alternatifs. L'ONG de défense des droits humains, Mémorial, a annoncé vendredi que des perquisitions étaient en cours dans ses locaux à Moscou, faisant craindre une fermeture effective de l'ONG. 


La rédaction de TF1info | Reportage vidéo Julien Cressens et Agnès Quirali

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