PROCÈS DE CHRISTCHURCH - Après la condamnation de Brenton Tarrant à la perpétuité sans possibilité de libération anticipée, les rescapés et les proches des victimes se disent soulagés. 66 d'entre eux avaient témoigné au tribunal depuis lundi.
Le tueur des mosquées de Christchurch, le suprémaciste australien Brenton Tarrant, a été condamné ce matin à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle.
Sitôt la sentence prononcée, la Première ministre a immédiatement réagi, lui souhaitant " toute une vie de silence total et absolu", lui qui n'a pas prononcé un mot durant le procès. "J'espère que c'est la dernière fois que nous avons à entendre ou à prononcer le nom du terroriste", a-t-elle ajouté. Jacinda Ardern avait œuvré avec détermination, après l'attaque des mosquées de Christchurch, pour que les communautés néo-zélandaises ne se divisent pas.
La foule qui s'était rassemblée ce matin devant le tribunal de Christchurch a laissé éclater sa joie. Musulmans et non-musulmans ont salué la sentence, la plus élevée du code pénal néo-zélandais depuis l'abrogation de la peine de mort en 1989, et prononcée ce matin pour la première fois.
66 rescapés et proches de victimes s'étaient succédé toute la semaine au tribunal. Certains ont témoigné de l'épouvantable violence des meurtres de sang froid, d'autres ont évoqué la mémoire de leurs proches. Plusieurs ont interpellé l'inculpé, impassible dans son box, sur sa "faiblesse" ou sa "lâcheté". Un des rescapés, notamment, a témoigné face à lui : "Vous avez tué en mon nom. Je suis blanc, musulman et j'en suis fier. Tout ce que vous avez fait, c'est répandre la honte chez les Européens du monde entier".
Et surtout plusieurs ont souligné que l'attaque terroriste de Brenton Tarrant avait finalement manqué sa cible principale : la division religieuse et/ou ethnique du pays. "Je ne quitterai pas ce pays. C'est vous qui avez perdu, et c'est nous qui avons gagné", a lancé un autre témoin.
Le 15 mars 2019, le suprémaciste blanc australien a tué 51 personnes de sang-froid dans deux mosquées distinctes de la ville de Christchurch, à l'heure de la prière. Il avait, juste auparavant, publié en ligne un manifeste exposant son obsession des étrangers, et d'ailleurs intitulé "Le grand remplacement".
"Idéologie tordue"
Après avoir nié pendant un an, Brenton Tarrant a finalement plaidé coupable en mars dernier. Sa culpabilité avérée, cette semaine d'audience était dédiée à l'élaboration de la sentence, rendue ce matin.
Le juge Cameron Mander a souligné "l'inhumanité" des actions du condamné, et dénoncé son "idéologie tordue" et sa "profonde haine". Il a aussi tenu à lire les noms de chacune des victimes, hommes, femmes et enfants assassinés lors de carnage sans précédent dans le pays.
Dans son box, Brenton Tarrant est resté mutique et indéchiffrable jusqu'au bout, laissant finalement son avocat annoncer qu'il ne s'opposerait pas à sa peine.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info