VIDÉO - "On fait le nécessaire pour survivre" : pris au piège des combats au Soudan, des Français témoignent

par La rédaction de TF1info | Reportage : Victor Topenot, Coline David, Thierry Roesch
Publié le 22 avril 2023 à 16h08, mis à jour le 23 avril 2023 à 8h22

Source : TF1 Info

Aucun cessez-le-feu n'est observé jusqu'à présent au Soudan, entre militaires et paramilitaires.
Une situation qui rend difficile d'envisager l'évacuation des ressortissants étrangers sur place.
Parmi les quelque 300 Français piégés au Soudan, Nicolas et Merry ont témoigné auprès de TF1.

Le répit aura été de courte durée ce vendredi matin à Khartoum, avant que les combats ne se fassent à nouveau entendre dans l'est de la capitale soudanaise. Les appels au cessez-le-feu de la veille n'ont pas été entendus, et de fortes explosions ont retenti dès les premières heures de la matinée, après une nuit relativement calme. Le conflit entre militaires et paramilitaires dure depuis deux semaines, et a déjà fait des centaines de morts. 

TF1 a réussi à joindre plusieurs Français présents au Soudan, à l'abri dans une résidence à quelques kilomètres du centre-ville de Khartoum. "On va bien, mais ce n'est pas le cas de tout le groupe", commente Nicolas, un expert agricole... avant d'être interrompu par une détonation qui semble proche. Lui et son collègue Merry devaient rentrer en France quelques heures seulement avant le début du conflit, et sont désormais pris au piège de ce conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son ancien adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires redoutés. 

On fait le nécessaire pour survivre
Nicolas, expert agricole

"On a déplacé nos matelas dans les couloirs de la résidence", explique Merry dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "On a la chance d'avoir des murs en brique bétonnés autour de nous, pour être au maximum protégés", estime ce jeune homme, lui aussi un expert agricole en mission au Soudan. "On fait le nécessaire pour survivre", complète Nicolas, "on récupère l'eau du réseau, on la filtre pour avoir de l'eau buvable, et on fait du pain deux fois par jour".

Les ressortissants français, qui seraient 300 au Soudan, se tiennent prêts à être évacués. Merry évoque un état d'esprit ambigu, "d'être à la fois capable de partir à tout moment, dès qu'on sera prêt à nous récupérer, et de rester très longtemps si besoin, donc d'avoir tout ce qu'il nous faut".  

Jusqu'ici, ni l'armée, ni le FSR, n'ont respecté leurs engagements de faire une pause pour permettre aux civils de fuir et aux pays étrangers de rapatrier leurs ressortissants. Ce samedi, des citoyens saoudiens et des ressortissants de pays non spécifiés, seraient arrivés dans la ville saoudienne de Jeddah, au terme d'une toute première évacuation.


La rédaction de TF1info | Reportage : Victor Topenot, Coline David, Thierry Roesch

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