VIDÉO - Orage volcanique, fontaines de lave et désert de cendres : les images du réveil du volcan Taal aux Philippines

Publié le 13 janvier 2020 à 13h32, mis à jour le 13 janvier 2020 à 16h35

Source : JT 20h WE

CAUCHEMAR - Endormi depuis 1977, le volcan Taal s'est réveillé dimanche aux Philippines et continue lundi à cracher de la lave et une gigantesque colonne de cendres et de fumée zébrée d'éclairs. De vastes zones dans les environs du cratère, recouvertes d'une épaisse pellicule blanche, ont été évacuées de toute population.

Un spectacle électrique et lunaire. Quarante-deux ans après sa dernière éruption, le volcan Taal, dont la particularité est d'être situé dans un lac sur une île elle-même dans un lac sur une île à 65 km au sud de Manille, met les Philippines en état d'alerte. L'un des volcans les plus actifs au monde, du fait de sa position sur la "ceinture de feu du Pacifique", s'est réveillé dimanche 12 janvier, propulsant dans l'air une colonne de 15 kilomètres de cendres et de fumées, zébré d'importantes décharges d'électricité statique. 

Face au risque d'éruption "explosive", la plus dangereuse car imprévisible - les populations n'ont parfois pas le temps de fuir les gaz et les cendres brûlantes -, les autorités locales ont relevé l'alerte au deuxième niveau le plus élevé. En cas d'éruption, des blocs et des débris de roche pourraient être projetés à plus de 100 km/h à des kilomètres à la ronde. L'éruption du Vésuve en l'an 79, ayant conduit à l'ensevelissement et à la destruction totale de la ville romaine de Pompéi, est la plus célèbre de ce type.

Lundi matin, l'Institut de volcanologie et sismologie des Philippines (Phivolcs) a indiqué que des débris de roche volcanique allant jusqu'à plus de 6 centimètres de diamètre étaient retombés dans les zones entourant le cratère. Selon les géologues locaux, des "fontaines" de lave incandescente étaient visibles à quelque 500 mètres de hauteur, après l'apparition de nouvelles fissures sur le flanc nord du volcan Taal.

Des projections de cendres jusqu'à Manille

Depuis dimanche, au moins 45.000 personnes, dont 2000 vivant sur l'île où se trouve le Taal, ont été évacuées préventivement et se sont réfugiées dans des centres d'accueil. Les habitants de la région se sont rués sur les masques de protection après une mise en garde contre le risque de problèmes respiratoires. Les cendres et les poussières, retombées jusqu'à Manille et sur l'île de Luçon, la plus peuplée, sont si minuscules qu'elles peuvent facilement pénétrer dans le système respiratoire. "Couvrez-vous les yeux, le nez et la bouche", répètent les autorités. Par mesure de précaution, les écoles situées dans la région du volcan, les bureaux du gouvernement et la Bourse philippine sont d'ailleurs restés fermés.

Des centaines de vols ont été annulés au départ et à destination du principal aéroport international de Manille, où la reprise des opérations demeure partielle lundi, en raison du risque que constituent pour les avions les cendres projetées dans l'air. À Calamba, au sud de la capitale philippine, un homme est mort dans un accident de voiture, aveuglé par une pluie de cendres. Sur les réseaux sociaux, l'inquiétude est vive chez les locaux, appelés à rester confinés chez eux. Une épaisse pellicule recouvre les maisons et les rues dans une large zone autour du volcan Taal, transformant le paysage urbain en un désert de cendres.

D'après l'Institut de volcanologie et sismologie des Philippines (Phivolcs), le volcan Taal pourrait rester actif trois jours au minimum comme ce fut le cas lors de son réveil en 1911 ou, dans le pire des cas, jusqu'à 7 mois comme en 1754. Un scénario catastrophe redouté par les autorités philippines.


Yohan ROBLIN

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