Brexit : goodbye United Kingdom

VIDÉO - Pénurie de main d'œuvre : au Royaume-Uni, 15.000 bouchers manquent à l'appel

Publié le 7 octobre 2021 à 20h11, mis à jour le 8 octobre 2021 à 19h54
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

ÉCONOMIE- Les pénuries de biens et de main-d'œuvre s'enchaînent en Grande-Bretagne. Dernière en date : il n’y a plus assez de bouchers dans le royaume. Au point qu'une partie du cheptel porcin pourrait être euthanasié dans les exploitations.

Saucisses et bacon pourraient-ils devenir des denrées rares au Royaume-Uni ? Essentiels pour l’industrie de la viande, beaucoup d’Européens de l’Est ont quitté le pays depuis un an, effet conjugué du Brexit et des effets de la pandémie. Après les chauffeurs de poids-lourds, dont le défaut paralyse de nombreux secteurs, ce sont les bouchers qui manquent massivement à la filière alimentaire.

Dans sa ferme qui emploie 45 personnes, ce patron souffre du manque de main d’œuvre, comme il le confie au micro de TF1 dans le reportage en tête d'article. "Cinq employés en moins, ça veut dire que nous, les directeurs, devons venir travailler ici pour assurer la gestion quotidienne", explique Fergus Howie. Hongrois, Polonais ou Roumains, rentrés dans leurs pays d'origine lors du confinement, ont été empêchés de revenir par le durcissement d'obtention des visas. Résultat : 15.000 offres d'emploi dans le secteur de la viande ne trouvent pas preneur. Et les premières conséquences se font sentir.

Ainsi, le manque de personnel dans les abattoirs fait que plus de 100.000 porcs, qui auraient dû leur être livrés, sont restés dans les exploitations agricoles. Ils continuent à y être nourris, un manque à gagner très important pour les producteurs britanniques, qui pourrait amener à l'euthanasie pure et simple du cheptel. Les fermiers demandent un assouplissement, comme : "Nous avons besoin de visas temporaires pour les ouvriers de la viande, cela aiderait l'industrie porcine", plaide Fergus Howie. 

Le gouvernement répond qu'il faut augmenter les salaires pour rendre les métiers plus attractifs pour les Britanniques. Une mesure jugée vaine d'avance, par les représentants de la filière : "Payer plus les bouchers ne crée pas de bouchers", explique le directeur d'une association professionnelle, "il faut de la formation, et cela prend d'un an à 18 mois pour être opérationnel".

Qui veut devenir boucher, dites-moi ?

John Stenton, boucher de Hammersmith

Même constat et même impuissance chez les détaillants. John Stenton a publié une petite annonce pour recruter des salariés pour sa boucherie de Hammersmith : "Je ne sais pas si je vais avoir des candidats pour ce travail", se désole-t-il, "je me lève à 6 heures du matin, et en hiver il fait terriblement froid... Qui veut devenir boucher, dites-moi ?"

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Le gouvernement a promis plus de 10.000 visas temporaires pour les secteurs en tension... mais qui peinent à trouver preneur. Pour les 300 proposés en urgence pour des chauffeurs étrangers de camions-citernes, seules vingt-sept candidatures ont été reçues.


La rédaction de TF1info

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