REPORTAGE - Pluie de missiles en Ukraine : des villes plongées dans le noir et privées d’eau

M.L (avec AFP) | Reportage TF1 Léa Merlier, Esther Lefevbre, Antoine Pocry et Lucas Lassalle
Publié le 23 novembre 2022 à 20h47, mis à jour le 24 novembre 2022 à 11h01

Source : Le JT

Au moins 70 missiles ont été tirés mercredi par Moscou sur l’Ukraine.
Des salves sans relâche sur les infrastructures énergétiques,
Objectif : briser le moral de la population, alors que certaines températures ont chuté en dessous de zéro.

Au milieu de la fumée épaisse apparaît un immeuble ravagé par les flammes, en plein quartier résidentiel de Kiev. À son pied, au milieu des arbres et des branchages calcinés, les secours tentent tant bien que mal de secourir des habitants. Pour la première fois depuis une semaine, la capitale est la cible de bombardements qui ont fait trois morts et onze blessées, ce mercredi 23 novembre, selon le maire, Vitaly Klitschko. 

Pour fuir la violence des frappes, la plupart des habitants se sont réfugiés dans le métro ou dans des abris, au sous-sol. "On est tout de suite descendus au parking, pendant à peu près deux ou trois heures", explique Ana Gavrich, une habitante de Kiev, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. "Il y a eu beaucoup de bruit, on sentait qu'il y avait des frappes sur les immeubles."

Trois centrales nucléaires déconnectées du réseau

D’après l’armée ukrainienne, la Russie a tiré 70 missiles ce mercredi, dont 51 abattus par la défense anti-aérienne, ainsi que cinq drones kamikazes. Les bombardements ont fait au total au moins six morts et 36 blessés, selon la police nationale. Aucune région n’a été épargnée : comme le montre la carte ci-dessous, ces frappes ont visé douze villes à travers tout le pays, y compris la capitale donc, mais aussi Lviv, Odessa, Nikopol, Dnipro ou encore Kharkiv, commune où des explosions ont endommagé de nombreuses infrastructures énergétiques. 

Capture TF1

Ce sont en effet des équipements stratégiques qui ont été visées, si bien que pour la première fois depuis le début de la guerre, trois centrales nucléaires sont déconnectées du réseau, celles de Rivne, Khmelnitski et Konstantinovka, toutes situées dans la moitié ouest du pays, sans entraîner toutefois à ce stade de conséquences sur le niveau de radiation. Mais des coupures massives d’électricité et d’eau sont nombreuses, y compris à Kiev et sa région, alors qu'à l'approche de l'hiver, des températures glaciales s'installent déjà dans le pays. 

Le président Volodymyr Zelensky a déploré un "résultat tragique" tout en promettant que les Ukrainiens allaient "tout surmonter". La situation est si inquiétante que les villes européennes ont été appelées au Parlement européen à faire don de générateurs électriques.

"Nous n'avons pas peur"

Dans les rues de Dnipro, plongées dans le noir, les habitants tentent tant bien que mal de s’éclairer avec la lampe de leurs téléphones portables. "Je suis très inquiet, j'ai des enfants très jeunes et je ne sais pas comment on va se chauffer dans l'appartement", déplore Stas, un résident de cette ville du centre du pays. Malgré les coupures d'électricité, une fleuriste a tout de même décidé de continuer à travailler, à la lumière des bougies. "Je vais continuer mon travail, faire des bouquets pour réconforter les gens. Nous n'avons pas peur", sourit la jeune femme, en assemblant quelques fleurs. 

L'attaque russe en Ukraine se répercute même à des centaines de kilomètres de là : Chisinau, la capitale de la Moldavie voisine, subit, elle aussi, une panne d’électricité sans précédent. Le courant a été coupé dans la moitié du pays. 


M.L (avec AFP) | Reportage TF1 Léa Merlier, Esther Lefevbre, Antoine Pocry et Lucas Lassalle

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