Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a pris, le 24 mai dernier, un décret réintroduisant un couplet mentionnant la France dans l'hymne national du pays.Une décision qui s'inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays.Les explications dans la chronique en tête de cet article.
Nouvel épisode dans les relations complexes entre la France et l'Algérie. Le président Abdelmadjid Tebboune a pris, le 24 mai dernier, un décret permettant de réintroduire, dans certaines circonstances, un couplet visant la France dans l'hymne national du pays. Ce couplet n'avait jamais vraiment disparu, mais une version réduite de l'hymne était le plus souvent jouée lors des commémorations.
"Ô France ! le temps des palabres est révolu. Nous l'avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le temps où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra. Car nous avons décidé que l'Algérie vivra. Soyez-en témoin !", peut-on lire dans ce couplet qui remonte à l'indépendance algérienne.
Le Figaro rappelle qu'il avait été composé en 1955 par le poète Moufdi Zakaria, un militant indépendantiste, et adopté en 1963, quelques mois après l'indépendance.
Tensions diplomatiques
Ce couplet - le troisième de l'hymne national - avait été mis en retrait en 1986 pour apaiser les tensions géopolitiques, explique Margot Haddad dans la vidéo en tête de cet article. Avec le nouveau décret pris par le président Tebboune, il pourra être chanté lors de commémorations nationales ou de cérémonies d'investiture.
Ce passage n'a jamais été véritablement retiré. La Constitution de 2008 stipule d'ailleurs que l'hymne national est immuable. Le décret présidentiel s'inscrit malgré tout dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays, notamment autour de la question des visas. Le président Tebboune s'est rendu jeudi en visite officielle en Russie, où Vladimir Poutine a salué "le début d'une nouvelle étape" dans les relations entre les deux pays.