En 2018, à Gênes, un pont s'est effondré provoquant 43 morts et 16 blessés.Qui est responsable ? Le propriétaire de l’autoroute ? L’entreprise qui a construit le pont ? Celle qui entretenait l’ouvrage ?Le procès de 58 prévenus s’ouvre enfin.
Contexte en 3 paragrapheSous le nouveau viaduc, Guiseppe Rodino peine à reconnaître le quartier où il a vécu pendant plus de 30 ans. Le 14 août 2018, il était chez lui quand le pont Morandi s’est effondré devant ses fenêtres. “On est immédiatement devenu des réfugiés. On dormait chez des amis, des enfants. Je suis allé chez ma fille pour encaisser ces premiers jours d’urgence”. Une errance de 14 mois comme pour près de 600 autres habitants de son quartier qui a été rasé depuis. Le cheminot à la retraite a reçu une compensation financière qui lui a permis d’acheter un appartement. Il n’a pû récupérer que quelques affaires. Un traumatisme qu’il estime dû à la légèreté des gestionnaires de l’autoroute.
L’enquête a relevé de graves manquements d’entretien du pont. 43 personnes ont péri dans la catastrophe dont le docker Andrea C. qui empruntait l’autoroute pour aller travailler au port. Giovanna Donato a dû apprendre à son fils de dix ans qu’il ne verrait plus son père. Quatre ans après la catastrophe, elle espère que le procès lui apportera des réponses.
La société de gestion autoroutière a changé de main, partiellement nationalisée. Ses anciens cadres font partie des 59 accusés. Ils comparaîtront libres et se défendent de toutes malveillances. Ils devront répondre au tribunal d’homicide involontaire et d’atteinte à la sécurité des transports.
T F1 | Reportage L. Malnoy, L. Pensa