VIDÉO - "Mort aux dictateurs" : la colère toujours vive en Iran, un an après la mort de Mahsa Amini

Malgré la crainte de la répression, les Iraniens sont redescendus dans la rue à Zahedan, dans le Sud-Est du pays, ou encore dans le Nord, à Rasht. “Mort aux dictateurs”, scande la foule, révoltée, dans la vidéo en tête de cet article. Le régime a déployé des policiers et des militaires dans tous les foyers de contestation. "Aujourd'hui, on ne voit plus beaucoup de manifestations du fait de la répression féroce", raconte Azadeh Kian, professeure franco-iranienne de sociologie, avant de préciser : "Mais en réalité, il y a plus d'Iraniens mécontents par rapport à l'année dernière", ajoute-t-elle. 

Il y a un an, Mahsa Amini était arrêtée, puis tuée par des policiers, pour ne pas avoir porté son voile correctement. Sa région d’origine, le Kurdistan iranien, a été placée sous étroite surveillance. Dans le reportage ci-dessus, un char est aperçu près du cimetière où la jeune femme est enterrée. 

Le quartier où habite sa famille était, ce week-end, totalement encerclé par les forces de l’ordre. L'accès à internet est très difficile dans tout le pays et la répression vis-à-vis des femmes qui ne portent pas le voile s’intensifie. Dans le reportage en tête de cet article, une vidéo montre des policiers qui tentent d’arrêter un motard et sa passagère qui refuse de porter le voile. "Le parlement iranien est en train de préparer un arsenal législatif pour renforcer la criminalisation du non-port du voile, en augmentant les amendes, ou encore en privant les femmes de comptes bancaires", explique Mariam Pirzadeh, journaliste franco-iranienne. 

Dans les rues de Téhéran, de nombreuses femmes sortent désormais sans voile. Si la police n'intervient pas systématiquement, ce sont parfois de simples citoyens qui le font. Dans une vidéo filmée fin août dans la capitale iranienne, une femme est aperçue, traînée de force en dehors d'une voiture par un chauffeur de VTC. Au bout de plusieurs minutes de lutte, un homme vient finalement l'aider. Signe, peut-être, que la société iranienne change malgré le tour de vis du régime.