VIDÉO - Quand la milice Wagner enlève des soldats de l'armée russe pour gonfler ses rangs

par M.G
Publié le 13 avril 2023 à 11h55

Source : TF1 Info

La semaine dernière, Wagner a enlevé des centaines de soldats russes.
Le groupe paramilitaire, qui peine à recruter, espère les faire signer de force des contrats, avant de les envoyer au front.
De nombreuses familles, sans nouvelles, s'inquiètent.

Des mesures de plus en plus extrêmes. Embourbé depuis plusieurs mois à Bakhmout, et en difficulté pour recruter, le groupe Wagner adopte une méthode peu conventionnelle. Les faits se sont déroulés la semaine dernière. Plus de 500 mobilisés russes partent en avion pour la ville de Rostov-sur-le-Don, gigantesque base arrière de Moscou. Sur place, ils sont supposés recevoir une formation avant de rejoindre le front au sein de l’armée régulière. 

Toutefois, rien ne se passe comme prévu. Les soldats en question sont embarqués dans un camion et transportés, de nuit, de l'autre côté de la frontière ukrainienne, en direction de la région de Louhansk. Ils alertent alors leurs familles. Certains de ces échangés, révélés par Astra Press, traduisent un sentiment de panique et d'incompréhension. "On nous emmène de l’autre côté de la frontière. Je ne peux pas t’expliquer. On s’est fait baiser (sic)", lance l'un d'entre eux par SMS. "J’ai vérifié, on sort bien du pays", s'alarme-t-il, comme le révèlent les images diffusées par LCI, dans le reportage visible en tête de cet article.

Ils vont probablement intimider nos soldats, nous forcer à les rejoindre
Un soldat russe "vendu" à Wagner

Une fois arrivés sur place, les prisonniers sont enfermés dans l’usine Stakanov, à Kadiïvka. Au téléphone, l'un d'eux explique : "On est dans l’usine de réparation de wagons. On nous fait du lobbying pour rejoindre une unité de volontaires, enfin plutôt une compagnie militaire d’assaut. Un groupe privé". "Notre officier a été frappé au visage. Maintenant, ils vont probablement intimider nos soldats, nous forcer à les rejoindre", s'inquiète-t-il. 

Puis, visiblement soudoyé par la milice, le lieutenant-général Anatoly Bibilov, ancien président de l’Ossétie du Sud, en Géorgie, exerce une intense pression psychologique sur les soldats, afin qu'ils signent des contrats et rejoignent Wagner. "Vous devez être raisonnables les gars. Comment allez-vous regarder les gars qui sont en mission de combat ?", tonne-t-il dans une courte séquence vidéo. 

On nous a vendus
Un soldat russe capturé par Wagner

D'autres messages des jeunes mobilisés sont interceptés. "On nous livre à Wagner et ils nous enlèvent nos téléphones, tous nos moyens de communication. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver, si on va prendre la route de Bakhmout ou pas. C’est le bordel (sic) en gros. On nous a vendus, je ne sais pas quoi faire", se lamente un soldat. "En fait, on a été vendus. On a eu notre argent et quelque chose a mal tourné", lance un autre, désorienté. 

Au final, une cinquantaine d'individus finiront par signer ces contrats, selon diverses sources. Mais un grand nombre d'entre eux ont refusé de se mettre au service du groupe paramilitaire dirigé par Evgueni Prigojine. Plus d'une centaine d'entre eux auraient, dans la foulée, disparu sans laisser de traces. Ils n'ont plus donné de nouvelles depuis le 7 avril dernier. De quoi nourrir l'appréhension de dizaines de familles. 


M.G

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